Catherine Hervais, Psychologue TCA à Paris
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Parmi les personnalités qui se compensent par une addiction, les boulimiques (même celles qui sont en sous-poids) et les hyperphagiques, contrairement aux anorexiques, sont les rares à être spontanément demandeuses d’une aide thérapeutique.
Bien que trouvant ses racines dans le tout premier âge de la vie, la boulimie ne se manifeste souvent qu’à l’adolescence, à la suite d’un premier « régime » amincissant. Mais elle peut aussi survenir à n’importe quel âge, à l’occasion d’un événement déclenchant: rupture amoureuse, divorce, perte d’un être cher… à un moment où la personne ne se sent pas capable de se retrouver face à elle-même.
Que l’on se fasse vomir où que l’on souffre d’une hyperphagie boulimique, que l’on ait dix crises par jour ou une par semaine, que l’on grignote toute la journée ou que l’on se retienne de grignoter, que l’on soit maigre, bien proportionné ou obèse, la boulimie est avant tout une obsession qui emprisonne totalement la personne. On peut aussi bien faire une crise de boulimie avec trois pommes et quatre yaourts qu’avec une montagne d’aliments à en avoir le ventre qui éclate.
Ce ne sont pas les quantités qui définissent une crise de boulimie, c’est la manière de manger : en cachette, en urgence, coûte que coûte, avec honte et contre sa volonté… ou simplement en grignotant avec culpabilité.
Mais surtout, au-delà des aspects comportementaux, ce sont des caractéristiques mentales qui définissent réellement qu’une personne est boulimique : on ne se sent pas dans son corps, on a une hypersensibilité émotionnelle, on a l’impression de vivre en décalage avec le monde et on a peur des autres. On n’a pas confiance en soi en profondeur.
D’un point de vue comportemental social, cela peut très bien ne pas se voir. D’un point de vue existentiel, les vécus peuvent être différents. Certaines personnes (grâce aux boulimies qui leur permettent de canaliser l’angoisse) ne souffrent pas énormément et pensent qu’elles seraient épanouies et heureuses s’il n’y avait pas l’obsession de la nourriture. D’autres souffrent énormément, à la fois mentalement, physiquement et socialement.
Les personnes qui ont une addiction alimentaire peuvent ne pas douter de leurs capacités intellectuelles et artistiques, mais restent persuadées qu’elles ne peuvent pas être aimées pour elles-mêmes. Elles se sentent perdues. Quand elles n’ont pas de passion qui les mobilise, elles ne vont pas au bout de leurs envies en dehors de celle de manger et ont peu de motivation.
Les psychanalystes et les spécialistes de l’addiction l’ont très bien compris. Même si il y a des inconvénients physiologiques, il est prouvé que l’addiction permet souvent aux gens de ne pas se suicider. Malgré les apparences, l’addiction n’est pas une auto-destruction, c’est un moyen de rester debout quand on se sent tellement vide qu’on a absolument besoin de s’accrocher à quelque chose.
L’addiction est un terme anglo-saxon qui signifie emprisonnement. Comme il n’existait pas de mot français équivalent, c’est la psychanalyste Joyce Mac Dougall qui l’a utilisé pour ces articles en français.
Aujourd’hui l’addiction ne se résume pas à la consommation de drogues ou de substances. Elle peut porter sur le sexe, la passion amoureuse, le travail, le jeu, l’ordinateur, la nourriture… l’addiction est comme une « maman symbolique » toujours contenante qui permet d’échapper à une angoisse archaïque semblable à celle du nourrisson qui peut se sentir en danger de mort lorsqu’il voit sa mère s’éloigner de lui.
Faillite de l’environnement dans le premier âge de la vie? Problème physiologique rendant le bébé intolérant à la frustration et l’empêchant de construire, dans sa vie affective la confiance en l’autre et en lui-même? Autre facteur(s)?. Le grand psychiatre Boris Cyrulnik insiste bien sur le fait que les parents ne sont pas responsables mais que c’est souvent la souffrance des parents qui l’est.
Quelles que soient la ou les causes, l’addiction n’est pas une régression mais plutôt un « outil » pour ne pas sombrer dans le chaos. La personne addictive est quelqu’un qui, avec son corps d’adulte, continue de vivre les émotions de sa première enfance sans être capable de les gérer. Cela n’apparaît généralement pas du tout dans le comportement social car elle sait parfois très bien jouer à « tout va bien ». Mais, quand l’affectif est en jeu, elle est submergée celles-ci et doit avoir recours à l’addiction pour reprendre pied.
Si l’addiction peut engendrer des problèmes physiques importants, il est toujours possible de l’accompagner avec un bon accompagnement médical. Ce qu’il faut surtout comprendre c’est son importance psychologique, qui permet de ne pas sombrer dans un chaos total.
L’addiction alimentaire sert à apaiser une angoisse très profonde : on mange parce qu’on se sent vide, incomplet, inexistant, et cela même quand on a réussi socialement.
Aujourd’hui l’addiction ne se résume pas à la consommation de drogues ou de substances. Elle peut porter sur le sexe, la passion amoureuse, le travail, le jeu, l’ordinateur, la nourriture… Autant de mamans symboliques pour échapper à une angoisse archaïque semblable à celle du nourrisson qui peut se sentir en danger de mort lorsqu’il voit sa mère s’éloigner de lui.
Faillite de l’environnement dans le premier âge de la vie? Problème physiologique rendant le bébé intolérant à la frustration et l’empêchant de construire, dans sa vie affective la confiance en l’autre et en lui-même? Autre facteur(s)?.
Quelles que soient la ou les causes, l’addiction n’est pas une régression mais plutôt un « outil » pour ne pas sombrer dans le chaos. La personne addictive est quelqu’un qui, avec son corps d’adulte, continue de vivre les émotions de sa première enfance sans être capable de les gérer. Cela n’apparaît généralement pas du tout dans le comportement social car elle sait parfois très bien jouer à « tout va bien ». Mais, quand l’affectif est en jeu, elle est submergée celles-ci et doit avoir recours à l’addiction pour reprendre pied.
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