D’où vient l’hyperphagie nocturne? Comment lutter?

Les psychiatres et la psychothérpie cognitive

Face aux crises d’hyperphagie nocturnes, les professionnels de santé, y compris les médecins et psychiatres, cherchent à identifier les déclencheurs et les pensées antérieures à la crise pour une meilleure prise en charge de ce trouble alimentaire. Ils postulent qu’un lien de cause à effet existe entre la pensée actuelle et l’émotion qu’elle génère.

Lorsque les crises surviennent pendant le sommeil, sans souvenir des rêves, elles sont considérées comme le résultat d’un ensemble complexe de facteurs psychologiques, comportementaux et physiologiques. Les psychiatres proposent alors une psychothérapie comportementale et cognitive. Idéalement pour avoir de bons résultats il faudrait qu’elle se passe en psychothérapie de groupe et que les séances soit suffisamment longues pour que les participants se donnent le courage de communiquer avec authenticité.

Comprendre et agir sur les pensées

Reconnue depuis seulement quatre décennies, l’addiction sans substance était auparavant vécue en secret, par honte de l’absence de contrôle. Les personnes affectées, souvent de poids normal, ne partageaient pas leur souffrance, conduisant les médecins à traiter les symptômes associés, tels que l’anxiété et la dépression, sans connaître la cause. La stratégie thérapeutique inclut, pour le monde médical, l’adoption d’une alimentation équilibrée et une psychothérapie cognitive visant à identifier et modifier les pensées dysfonctionnelles déclenchant les crises.

L’approche psychanalytique contemporaine

L’approche psychanalytique moderne et les neurosciences mettent en lumière l’importance de la sécurité affective dans la toute première  enfance (les 1000 premiers jours de la vie) pour le développement de l’autonomie émotionnelle. Si la personne nourricière est stressée pour des raisons personnelles ou parce que l’environnement est instable, le bébé « absorbera » le stress et son évolution affective et relationnelle en seront entachées.

Hypersensibilité et réussite

Les crises d’hyperphagie, selon cette perspective, répondent à un besoin profond de réassurance, indépendamment de l’heure du jour ou de la nuit. Cette nécessité ne découle pas d’un événement isolé mais d’une structure de personnalité construite dès l’enfance, souvent associée à une personnalité borderline.

Qu’est-ce qu’une personnalité borderline ?

Les individus avec une personnalité borderline se caractérisent par une hypersensibilité et un sentiment de décalage avec leur entourage. Cette condition, souvent diagnostiquée chez des personnes au comportement violent ou asocial, est également présente chez des individus doux, créatifs, et parfois très réussis. La structure borderline englobe une variété de profils, y compris des artistes et des intellectuels.

Le besoin d’un cocon sécurisé

La crise d’hyperphagie comme refuge

Les personnes sujettes aux crises d’hyperphagie nocturnes recherchent souvent un sentiment de sécurité en fin de journée. Ce besoin peut émerger même dans un environnement familial aimant, traduisant un vide intérieur et un manque de confiance et d’estime de soi. Les crises peuvent être déclenchées par divers états émotionnels et servent de refuge, offrant un espace de sécurité pour l’enfant intérieur.

Du besoin de réassurance à l’estime de soi

Être borderline n’est pas une pathologie selon les psychiatres français, mais peut devenir un atout une fois les troubles de la personnalité adressés. La psychothérapie aide à gérer les émotions et pensées négatives, favorisant l’expression authentique et respectueuse. Idéalement il est souhaitable qu’elle ait lieu en groupe pour que suffisamment d’échanges authentiques aient le temps de se produire. 

Estime de soi contre hyperphagie nocturne

Avec le développement de l’estime de soi, le besoin de réassurance diminue, entraînant la disparition des crises d’hyperphagie. La personnalité borderline, ainsi transformée, devient une force plutôt qu’une source de souffrance.

L’acquisition de l’estime de soi joue un rôle crucial dans la réduction des symptômes psychosomatiques et des troubles du comportement. L’estime de soi, qui reflète la perception qu’une personne a de sa propre valeur, influence profondément notre santé mentale et physique.

Lorsqu’elle est absente, elle peut engendrer stress et anxiété, qui se manifestent souvent par des symptômes psychosomatiques tels que des maux de tête, des troubles digestifs ou encore des douleurs chroniques, le corps exprimant ainsi ce que l’esprit tente de réprimer. De même, un manque d’estime de soi peut conduire à des troubles du comportement, incluant des comportements à risque, des troubles alimentaires ou des dépendances, comme tentatives mal adaptées de gérer des sentiments d’infériorité ou de vide.

En revanche, acquérir de l’estime de soi positive permet de construire une image de soi plus résiliente et bienveillante. Cela aide à mieux gérer le stress et à réduire l’impact des émotions négatives sur le corps. De plus, avec de l’estime de soi, les individus sont plus enclins à adopter des comportements sains, à établir des limites appropriées et à chercher des solutions constructives face aux défis, réduisant ainsi la probabilité de développer des troubles du comportement. En somme, l’estime de soi agit comme un bouclier protecteur, favorisant une meilleure santé mentale et physique.

 

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