Le psychologue TCA doit parfois être confrontant

La jeune femme de cette vidéo cherche à être traitée comme une enfant. Le vrai lien que propose Fritz Perls dans cette vidéo sous-titrée oblige la jeune femme a entrer dans l’adulte… 

Remarque préliminaire à propos de cet extrait vidéo

Fritz Perls n’est pas un psychologue spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire (TCA), mais cette séquence est très intéressante pour comprendre un travail psychologique confrontant.

La première démarche d’un psychologue spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire (TCA) est de procéder à une évaluation détaillée de la personnalité du patient. Si le patient est nuancé et dans un contact authentique, il ne travaillera pas de la même façon que si le patient minaude et cherche à plaire.

La jeune femme dans cette vidéo, selon une de mes anciennes participantes, n’est pas traitée avec assez d’empathie. Elle a raison, Fritz Perls était généreux, faisait bien son travail, mais sans ménagement. En même temps, cette jeune femme vient pour aller mieux, et son comportement manipulateur pour se rendre sympathique n’est pas du tout du goût de Fritz Perls qui, avant de faire de la Gestalt, était aussi psychanalyste. Il aurait pu observer sans rien dire s’il n’avait rien à faire de sa patiente. Mais il a préféré la secouer parce que la confrontation fait avancer très rapidement.

Parmi les gens qui font des TCA iil y en a qui sont authentiquement eux-mêmes, sans faux semblants et sans chercher à plaire parce qu’ils ont suffisamment d’estime de soi. Mais il y en a aussi comme cette jeune femme qui on besoin d’un choc pour’ comprendre que “faire l’enfant” ça ne marche pas dans la vie. Si les psys ne peuvent pas faire cela, peut-être avec plus de nuance que Perls, à mon avis ils ne servent à rien. Un psy n’est pas une nounou sauf très occasionnellement quand la personne est au plus bas émotionnellement et qu’elle ne peut même plus parler.

Évaluation Initiale par le Psychologue TCA

Cette étape est cruciale pour comprendre les mécanismes sous-jacents qui poussent le patient à compenser par l’alimentation. Si le patient présente une fragilité momentanée l’incitant à se tourner vers la nourriture, mais possède par ailleurs une personnalité globalement équilibrée, sans aversion marquée pour son corps et capable de vivre des instants agréables hors de la nourriture,

Thérapie comportementale dialectique

Des approches comme la thérapie comportementale dialectique (TCD) peuvent être particulièrement efficaces. Cette méthode est reconnue pour sa capacité à aider les patients à gérer les émotions fortes, à développer une meilleure tolérance au stress et à réguler leurs émotions. Des techniques axées sur le renforcement de la confiance et de la sécurité personnelle sont souvent privilégiées.

Thérapie cognitive-comportementale 

La thérapie cognitive-comportementale (TCC) se révèle souvent utile pour accompagner les patients dans la remise en question et la modification de leurs pensées et croyances dysfonctionnelles liées à l’alimentation, au poids et à leur image corporelle. D’autres méthodes, telles que la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT), sont employées pour améliorer la flexibilité cognitive et émotionnelle, encourageant les patients à accepter leurs pensées et sentiments sans jugement excessif ou contrôle rigide.

Quand le psychologue TCA est face à une personnalité borderline

Cependant, le psychologue TCA adopte une approche différente avec les patients présentant à la fois des TCA et une personnalité borderline. Ces patients, souvent très intelligents et apparemment accomplis, éprouvent des difficultés à établir des liens sociaux impliquant des émotions. Lorsque les émotions entrent en jeu, ils se retrouvent incapables de se connecter aux autres, se sentant vides et déconnectés. Leur préoccupation par leurs tensions internes et leur incapacité à tisser des liens authentiques les amène à adopter une communication axée sur la logique et le politiquement correct, tout en exprimant des pensées négatives sur eux-mêmes et leur entourage.

Travail psychologique dans le présent sur le relationnel 

Pour ces patients, il est essentiel que le psychologue TCA crée un lien intime durant la thérapie, permettant au patient de s’engager de manière authentique et intime avec son entourage. Cela implique que le psychologue se positionne comme un égal, travaillant sur la dynamique relationnelle entre lui et le patient.

Une relation thérapeutique authentique, transparente et confrontante est nécessaire pour que le patient puisse exprimer ses frustrations, déceptions, et besoins essentiels d’être compris, sans craindre le rejet.

Séances individuelles ou séances en groupe

Les séances individuelles prolongées sont souvent requises avec ce type de patient, comme le suggérait le psychanalyste Winnicott, durant au moins une heure et demie. Les séances de groupe, où les participants partagent avec authenticité et attention, sans agressivité ni évitement, et s’efforcent de communiquer calmement et gentiment, sont idéales.

La philosophie comme repère 

Avec une personne présentant un trouble de la personnalité borderline, le psychologue TCA s’appuie sur une philosophie de base : “je ne te dois rien, tu ne me dois rien”, “je ne peux pas te comprendre car je ne peux pas lire dans ton inconscient ni dans le mien”, “nous sommes différents, mais quelle que soit notre différence, chacun est comme il est et mérite de ne pas être jugé”. Cette approche vise à établir un espace de non-jugement et d’acceptation mutuelle, essentiel pour le traitement des TCA.

Pour rappel, il faut avoir 5 de ce troubles pour considérer qu’une personne est comme borderline:

  1. Efforts désespérés pour éviter un abandon réel ou imaginaire.
  2. Relations interpersonnelles intenses et instables caractérisées par l’alternance entre les extrêmes d’idéalisation et de dévalorisation.
  3. Perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi.
  4. Impulsivité dans au moins deux domaines qui sont potentiellement dommageables pour le soi (par exemple, dépenses, sexualité, abus de substances, conduite imprudente, crises alimentaires).
  5. Comportement, tentatives ou menaces suicidaires récurrents, ou comportement d’automutilation.
  6. Instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur (par exemple, épisodes de dysphorie intense, irritabilité ou anxiété, habituellement durant quelques heures et rarement plus de quelques jours).
  7. Sentiments chroniques de vide.
  8. Colères intenses et inappropriées ou difficultés à contrôler la colère (par exemple, fréquentes manifestations de colère, colère constante, bagarres physiques).
  9. Idéation paranoïaque transitoire 

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