Gérer les Crises de Boulimie avec un Psychiatre TCA

Elle avait consulté des psychiatres mais leur soutien et les médicaments n’ont pas beaucoup fait avancer les choses. Elle avait besoin d’exprimer sa rage de ne pas se sentir en vie.

Évaluation diagnostique par le psychiatre spécialisé en TCA

Un psychiatre TCA spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire  évalue ses patients en se basant sur leurs habitudes alimentaires et leur état émotionnel. Ces professionnels de santé sont particulièrement attentifs aux variations d’humeur, souvent exacerbées chez ceux qui luttent contre une addiction alimentaire.

L’hésitation face aux médicaments

Le recours à des médicaments est parfois essentiel pour équilibrer l’humeur, notamment lors d’une anxiété excessive menant à la dépression. Ces psychiatres TCA sont les mieux placés pour prescrire un traitement approprié, évitant une descente vers les abysses du désespoir. Malgré une certaine réticence face aux médicaments, par crainte d’une dépendance additionnelle, l’expérience montre que les patients boulimiques sont généralement prudents dans leur consommation médicamenteuse. Même ceux ayant un historique de boulimie, comme moi, savent se réguler. Des médicaments tels que les antidépresseurs et anxiolytiques, lorsqu’ils sont utilisés à bon escient, peuvent considérablement aider sans risque d’abus.

Traitement médicamenteux et résistances chez les patients TCA

Cependant, le défi se présente pour le psychiatre TCA lorsqu’il rencontre des cas de boulimie coexistant avec un trouble de la personnalité borderline. Bien que l’approche cognitive comportementale soit efficace pour les crises de boulimie isolées, elle ne décelle pas toujours les complexités sous-jacentes d’une personnalité borderline. Une psychothérapie cognitive peut être bénéfique, mais insuffisante. Les personnes borderline nécessitent un travail introspectif, souvent mieux réalisé en groupe, afin d’identifier et d’exprimer sainement leurs émotions authentiques.

Le traitement des TCA est différent selon que la personne est borderline ou pas.

Le diagnostic de troubles concomitants peut échapper au psychiatre TCA si l’attention est uniquement portée sur les comportements alimentaires, sans percevoir la détresse psychologique profonde. Bien que la boulimie puisse être traitée comme de l’anorexie en cas d’extrême maigreur, il est crucial de reconnaître la nécessité d’une thérapie plus approfondie pour les problématiques relationnelles inhérentes au trouble borderline. En groupe, sans se concentrer sur le comportement alimentaire, les patients peuvent apprendre à construire une estime de soi véritable et à devenir authentiques dans leurs relations.

Trouble de la personnalité borderline

Les psychiatres TCA admettent parfois se sentir impuissants face à la complexité du trouble borderline associé à la boulimie.

Pour rappel, voici la liste des troubles de la personnalité borderline qui n’est pas toujours visible chez ceux qui ont des TCA parce que, contrairement aux autres personnes sujettes aux addictions, les boulimiques ont mis au point une personnalité d’emprunt qui donne le change et dissimule leur chaos intérieur.

Pour qu’un diagnostic de trouble de la personnalité borderline soit posé, une personne doit présenter au moins cinq de ces critères :

  1. Efforts désespérés pour éviter un abandon réel ou imaginaire.
  2. Relations interpersonnelles intenses et instables caractérisées par l’alternance entre les extrêmes d’idéalisation et de dévalorisation.
  3. Perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi.
  4. Impulsivité dans au moins deux domaines qui sont potentiellement dommageables pour le soi (par exemple, dépenses, sexualité, abus de substances, conduite imprudente, crises alimentaires).
  5. Comportement, tentatives ou menaces suicidaires récurrents, ou comportement d’automutilation.
  6. Instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur (par exemple, épisodes de dysphorie intense, irritabilité ou anxiété, habituellement durant quelques heures et rarement plus de quelques jours).
  7. Sentiments chroniques de vide.
  8. Colères intenses et inappropriées ou difficultés à contrôler la colère (par exemple, fréquentes manifestations de colère, colère constante, bagarres physiques).
  9. Idéation paranoïaque transitoire 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *