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Quel psychologue consulter lorsque l’on souffre de trouble du comportement alimentaire ?

 

Pourquoi consulter un psychologue spécialisé dans les troubles alimentaires quand on souffre de boulimie hyperphagique ou de boulimie anorexique alors qu'on n'a pas l'impression d'avoir besoin d'un psychologue, d'autant que de nombreuses personnes sont très satisfaites de leur vie familiale et professionnelle, au point qu'elles font l'admiration de leur entourage ?

 « Tout va bien, mais tout, à part la boulimie ! » disent-elles souvent en consultation. Que peut leur apporter un psychologue des troubles alimentaires ?

 psychologue trouble alimentaire C. Hervais

 

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Qu'est-ce que le trouble du comportement alimentaire ?

 La séance de Groupe de parole à distance

Quand on a un trouble du comportement alimentaire, cela signifie que l'on mange beaucoup trop souvent, tout le temps, parfois n'importe quoi ou, au contraire, que l'on n'a pas envie de manger.

Il existe plusieurs raisons métaboliques qui peuvent entraîner un trouble du comportement alimentaire ; d'autres peuvent être essentiellement psychologiques.

Il est donc nécessaire de chercher si la cause est métabolique ou psychologique. Un dérèglement physiologique peut faire que l'on ait besoin de manger tout le temps ou trop peu, voire pas du tout. Dans ce cas, consulter un psychologue des troubles alimentaires n'avancerait à rien. Mieux vaut alors consulter un médecin qui prescrira des examens afin de trouver ce qui dysfonctionne biologiquement.

D'ailleurs souvent les personnes dont le trouble alimentaire a une cause physiologique sont généralement bien dans leur peau, n'ont pas honte, n'ont pas non plus de complexe d'infériorité ; elle se sentent souvent bien parmi les autres.

Mais lorsque la cause n'est pas physiologique, c'est d'abord que l'on n'a rien trouvé dans les analyses médicales qui pourraient expliquer le trouble du comportement alimentaire et que celui-ci est associé à un trouble psychologique.

D'ailleurs, malgré une vie familiale et professionnelle souvent très réussies, ces personnes ont un sentiment d'imposture et de solitude, même lorsqu'elles sont bien entourées.

Elles ne se sentent ni dans leur corps, ni dans leur vie, et en décalage avec les autres. Consulter un psychologue des troubles alimentaires, ou plus exactement un psychologue spécialisé dans les troubles de la personnalité qui déclenchent ces troubles alimentaires, est sans doute la meilleure façon de se libérer de l'addiction dont elles ne réussissent pas à se libérer par elles-mêmes.

 

 

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Consulter un psychologue lorsque l'on souffre de troubles du comportement alimentaire est-il la solution ?

 

En général les services spécialisés dans le traitement de la boulimie anorexique ou hyperphagique intègrent le plus souvent des médecins nutritionnistes, des psychiatres et des psychologues. Le traitement appliqué en cas de boulimie est d'abord diététique. il consiste à mettre en place un contrôle alimentaire dans le but d'exercer les patients à manger équilibré, ni trop, ni trop peu. Des psychiatres ont pour tâche d'aider les patients à réguler leurs troubles de l'humeur associés, avec des antidépresseurs et des anxiolytiques. Les diététiciens accompagnent le traitement.

 

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L'approche psychologique cognitivo comportementale (TCC)

 

Les psychiatres et les psychologues s'associent pour appliquer dans la plupart des services hospitaliers une approche psychologique cognitivo comportementale (TCC). Elle a pour objet d'aider les personnes qui souffrent de boulimie à apprendre à identifier et à modifier les schémas de pensée destructeurs qui sont suspectés d'avoir une influence néfaste sur le comportement et les émotions.

Ce traitement est préconisé dans les centres spécialisés pour la boulimie anorexique ou hyperphagique du monde entier. Mais bien que préconisé dans tous les manuels psychiatriques en cas de boulimie anorexique ou d'hyperphagie boulimique, ce traitement est-il réellement le plus approprié?

 

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Deux cas du trouble du comportement alimentaire boulimique et ou hyperphagique

D'un point de vue psychologique on distingue deux cas du trouble du comportement alimentaire boulimique et ou hyperphagique, à la fois semblables et différents.

 

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Le premier cas de figure

Dans le premier cas de figure, la boulimie peut n'être qu'une passade dans la vie d'une personne qui ressent ponctuellement, souvent à l'adolescence ou à la perte d'un être cher, ou suite à un événement traumatique, une régression émotionnelle importante qui lui fait perdre ses repères habituels. L'angoisse qui s'ensuit ne se calme alors qu'avec la nourriture. La personne fera un épisode hyperphagique ou boulimique qui se résoudra sans difficulté avec une régulation nutritionnelle et une approche psychologique cognitivo comportementale. Suite à ce traitement la personne, qui avait un bon équilibre psychologique avant son épisode déstabilisant, retrouve alors ses repères, et le trouble alimentaire peut disparaître aussi vite qu'il est apparu.

 

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Le deuxième cas de figure

Dans le deuxième cas de figure, si la personne est née hypersensible, si, à cause de son hypersensibilité, elle ne s'est pas sentie en sécurité, elle a pu développer ce qu'en psychologie on appelle un trouble de l'attachement : collée à sa personne nourricière, elle est plus attentive à la « séduire » qu’à se construire ses propres repères.

 

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Dans un foyer instable émotionnellement

Quand le foyer familial est instable émotionnellement (dispute, mésentente, angoisse du parent nourricier) la personne sera en difficulté tout au long de son enfance. Et à l'adolescence, sans repères identitaires, elle commence à développer une addiction alimentaire qui pourrait être accompagnée d'alcool ou de drogue, et qui dans son cas ne sera pas transitoire. Pour vaincre l'addiction alimentaire il faudra alors qu’elle développe son autonomie à l'âge adulte puisqu'elle n'a pas pu le faire avant, trop dépendante de l'univers familial.

 

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Dans un foyer accompagnant et agréable

Quand le foyer familial est accompagnant et agréable, elle ne sera pas en difficulté pendant l'enfance. Mais à cause de son hypersensibilité elle se sent perdue à l'adolescence, parce qu'elle ne se sent pas autonome avec ses repères à elle. Avant elle vivait par procuration dans l'univers parental, et à l'adolescence elle ne trouve pas les limites de sa propre identité. Même si elle a été heureuse dans l'enfance, elle ne se sent pas les ressources de prendre place parmi les autres. En détresse, elle développera une addiction alimentaire pour apaiser une angoisse surdimensionnée.

Pour ces personnes, dont l'addiction apaise un sentiment de ne pas se sentir dans leur corps, dans leur vie parmi les autres, elles sauveront les apparences avec leurs compétences intellectuelles et artistiques, mais elles se sentiront vides, perdues et en décalage parmi les autres. Cela ne se verra pas de l'extérieur. Mais au fond d'elles-mêmes elles ne sont pas capables de vivre sans s'accrocher à une addiction pour se sentir vivantes. L'addiction se manifestera au début par de la boulimie ou au contraire par un besoin de contrôler leur poids afin de garder le plus possible leur corps d'enfant, puisqu'elles se sentent en décalage avec les adultes.

Dans ce cas de figure, le traitement nutritionnel additionné à la psychothérapie cognitivo comportementale pour identifier leurs schémas de pensée ne suffira pas. Elles ont besoin d'une psychothérapie relationnelle pour apprendre à devenir elles-mêmes face à l'autre. Alors, et alors seulement, elles pourront se sentir exister parmi les autres pour se sentir vivantes sans avoir besoin d'une addiction ...

 

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Et si le Groupe de parole était la solution ?

 

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Souvent les personnes qui viennent faire un groupe de parole ont déjà fait plusieurs psychothérapies d’approches différentes, et, pour la plupart, des psychothérapies individuelles. Rares sont celles qui d'emblée ont envie de faire de la psychothérapie de groupe. Le groupe fait peur. Le regard des autres fait peur. Ce qu'on redoute le plus c'est de ne pas être aimé. On se sent tellement vide à l'intérieur, tellement peu intéressant, qu’on en fait des tonnes pour être aussi parfait que possible. Mais justement parce qu'on sait qu'on en fait des tonnes on a peur aussi que ça se voit et de passer pour un imposteur. Alors on cherche un psychologue spécialisé dans les troubles alimentaires. Mais là encore, face à ce psychologue, on cherche à montrer la meilleure partie de soi-même, on veut être intelligent, on veut que le psy ne s'ennuie pas de la même façon qu’on cherchait à plaire au parent nourricier. On joue un rôle. Le fait est que de toute façon le psy lui-même ne montre pas son vrai visage. En effet, tout à l'écoute de la personne qui est en face de lui, il ne se comporte pas comme un égal mais plutôt d'un soignant, un guide. Pour qu’un psychothérapie individuelle soit intéressante, il faudrait que le psychologue spécialisé dans les troubles alimentaires réussisse à établir avec la personne boulimique une véritable communication d'égal à égal ; que la personne boulimique se trouve en situation de pouvoir établir avec le psy une relation authentique, une véritable relation. Ce n'est pas impossible en psychothérapie individuelle mais encore faut-il trouver une ou un psychologue qui sache à la fois être empathique mais en même temps confrontant quand c'est nécessaire, et que la personne boulimique ait l'impression d'être avant tout en face d'un être humain et pas seulement d'un psy pour pouvoir établir avec lui une véritable relation. Cela lui permettra d'apprendre à devenir elle-même face à l'autre. Être soi-même face à un psy c'est déjà pas mal mais ce n’est pas suffisant. Il faut savoir être soi-même face à une personne, en parvenant à se sentir d'égal à égal.

Je me souviens d'une séance qu’un psychanalyste pédiatre, Winnicott, avait décrite dans un article. Sa patiente avait passé toute la séance à pleurer, allongée sur le divan, recouverte d’une couverture, en position quasiment fœtale. Pendant toute la séance il avait respecté que sa patiente ne lui parle pas. En psychanalyse, si on veut ne pas parler pendant des séances entières, on peut le faire, le psychanalyste n’attend rien. Néanmoins, à la fin de la séance, quand elle s’est relevée du divan et qu’elle remettait son manteau, Winnicott lui a dit : « Vous n’avez pas beaucoup tenu compte de moi pendant cette séance ». Ce n’était pas un reproche mais une information. Ne pas tenir compte de l’autre, c’est la maladie mentale. Tenir compte de soi mais aussi de l’autre au contraire, c’est ce qu’il faut apprendre à faire pour en sortir. Le psychanalyste a senti que cette personne ne pouvait pas rester repliée sur elle-même si elle voulait se sentir vivante. Il ne demandait rien mais il voulait qu’elle le sache.

La plupart des psychologues aujourd'hui sont formés à l'écoute neutre et bienveillante. Les psychologues spécialisés dans les troubles alimentaires pensent donc bien faire en étant neutres et bienveillants. En réalité, pour que la personne boulimique se sorte de son isolement et qu'elle n'ait plus besoin d'une addiction pour calmer ses angoisses liées à sa solitude intérieure, il est nécessaire que le psychologue sorte de sa neutralité afin que la personne boulimique apprenne à être elle-même, et, en étant elle-même, à communiquer sans ressentir le besoin de se cacher ou d'agresser. Elle apprendrait ainsi dans sa psychothérapie ce que c'est que d'être en relation authentique avec l'autre. Et en réussissant à être vraiment en relation avec l'autre dans un contact authentique, elle découvrirait qu'elle est en même temps capable d'être en relation avec elle-même. Mais d'une manière générale la psychothérapie individuelle, avec une personne qui a l'habitude d'être totalement repliée sur elle-même, est très difficile à gérer pour un psychologue. L'idéal pour ce type de personne est la psychothérapie de groupe, qu’on peut préfèrer appeler groupes de paroles dans la mesure où, comme les psychanalystes, on peut considérer que les gens ne sont pas vraiment malades, que tous les symptômes sont un langage, et qu'il suffit simplement, pour aller bien, sans symptôme, d'apprendre à être et à communiquer d'une façon authentique, en tenant compte de l'autre.

En Amérique le groupe de parole est fréquemment utilisé. En France beaucoup moins. Les gens ont peut-être l'impression que s'ils sont seuls avec un thérapeute, ils ont le thérapeute entièrement pour eux, ce qui rendrait à leurs yeux la thérapie beaucoup plus efficace que d'avoir un thérapeute pour plusieurs personnes.

Cela pourrait peut-être paraître logique à première vue. Et pourtant les groupes permettent à la personne boulimique d'apprendre à devenir elle-même, sans honte, en apprenant à avoir de moins en moins peur du regard des autres, en apprenant à prendre place parmi eux, sans se cacher, sans tricher et sans les agresser quand ils tiennent des propos avec lesquels on n'est pas d'accord. Dans un groupe on peut apprendre à se sentir libre d'être qui on est, tout en laissant à l'autre la liberté d'être tel qu'il est aussi.

 

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Raison 1: En écoutant les autres on se voit un peu en miroir

La première raison pour laquelle le groupe est mieux que l'individuel est qu’en écoutant les autres on se voit un peu en miroir et de ce fait on apprend à mieux se connaître soi-même. Non pas d'un point de vue intellectuel mais d'un point de vue émotionnel. En vivant des relations authentiques avec les gens, sans tricher, sans jouer un rôle, on découvre les autres au-delà de leur apparence mais on se découvre aussi soi-même. On se surprend à aimer telle ou telle chose qu’on croyait ne pas aimer auparavant ou à ne pas aimer chez l’autre quelque chose que l’on s’autorisait à être ou à faire. Au début, on n'ose pas prendre la parole. Dans le groupe comme dans la vie, on a peur de déplaire, de paraître ridicule. Alors on se tait et on écoute les autres. Et au fil des échanges, petit à petit, on découvre chez les autres des facettes qu'on a en commun avec eux. Ou au contraire qu'on n’a pas en commun avec telle ou telle personne. On se reconnaît dans tel propos mais pas du tout dans tel autre. On prend conscience, en assistant aux échanges, de ce qui nous déplaît mais aussi de ce qui nous plaît. C’est au travers des autres qu’on découvre des aspects de nous-même qu’on ne connaissait pas et qui font notre originalité et qu’on découvre aussi certains de nos manques.

 

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Raison 2: Meilleure solution pour l'affirmation de soi

Le groupe de parole, mieux que l'approche individuelle est la meilleure solution pour l'affirmation de soi. Tôt ou tard, même si c'est toujours un peu difficile de prendre la parole parmi les autres, on finit par avoir besoin de réagir face à tel ou tel propos. Soit on est choqué et on a besoin de le dire. Soit on est plus que d'accord et on a aussi besoin de le dire. Petit à petit, alors qu’au début on était plus ou moins replié sur soi, on s'affirme dans ce qu'on aime et dans l’expression de ce qu'on n’aime pas. L'affirmation authentique de soi fais faire un grand pas. On se sent de plus en plus légitime. On est fier d'avoir réussi à prendre la parole parmi les autres. On est si fier que le regard de l'autre fait moins peur et surtout on est content de se donner l'occasion d'exister enfin avec authenticité.

 

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Raison 3: Apprendre à être bien dans sa peau

Une troisième raison pour laquelle le groupe paraît mieux que l'individuel pour apprendre à être bien dans sa peau, et surtout bien dans sa peau parmi les autres, au-delà de l'affirmation de soi, est que le groupe finit par permettre aux gens d'acquérir de l'estime d'eux-mêmes. Car il n'est pas suffisant d'être authentiquement soi parmi les autres pour se sentir bien dans sa peau si, dans son authenticité, on ne tient pas suffisamment compte des autres. Souvent quand on a passé des années à être replié sur soi-même, sans s'en rendre compte, même si on est authentique, on peut déranger les gens en étant trop intrusif, trop agressif, ou au contraire trop fuyant. Les personnes boulimiques, souvent, ne se rendent pas compte quand elles dérangent. Et il faut peu de chose pour déranger les gens, même quand on est positif et bienveillant. Si on parle trop de ce qu'on aime, sans être suffisamment attentif à l'autre pour voir qu’il fait un effort pour écouter, si on se plaint de sa vie parce qu'on a traversé des moments difficiles, si on a des attentes que les gens perçoivent et qui peuvent les mettre sous pression, on a beau être authentique, les rapports avec les autres ne seront pas légers. On peut avoir l'impression de déranger, et se rendre compte qu'on est peu sollicité. Dans un groupe, grâce à la réaction authentique des autres, on peut s'apercevoir quand on ne dit pas les choses de la bonne façon. Peu à peu on apprend à parler authentiquement tout en écoutant l'autre, tout en étant attentif à son rythme. On apprend aussi que la forme est plus d'importante que le fond, que l'important n'est pas forcément d'avoir raison, qu'on peut plaire sans être parfait, en étant simplement tel qu'on est. Ce qui est important dans la communication ce n'est pas de transmettre de l'information mais c'est de réussir à créer de la complicité en restant dans la légèreté et en étant détendu. Au fil des groupes on apprend à être de plus en plus détendu sans chercher à être parfait et on s'aperçoit que l'autre en face de soi est aussi de plus en plus détendu.

La pratique du groupe ne se fait pas sans la découverte d’une certaine philosophie de la vie. Avec le temps on découvre qu'on se trompe souvent, que l'autre aussi a le droit de se tromper, qu'on n'a pas à être en attente, que moins on attend et plus l'autre a tendance à s'approcher. Avec la pratique des groupes on finit par apprendre à accepter les gens tels qu'ils sont et à s'accepter soi-même tel qu'on est. Pendant quelques temps on réussit à bien communiquer dans le respect de soi-même et de l'autre dans le groupe, mais très rapidement on se met à le faire aussi dans sa propre vie quotidienne. Le fait d’y parvenir dans sa vie quotidienne à vivre avec les gens sans les juger, sans leur faire de reproches, sans se juger non plus, sans se faire de reproches, permet d'accéder à un bien être relationnel tant avec les autres qu’avec soi-même, qui permet de se sentir vivant sans avoir besoin de s’accrocher à une addiction pour vivre.

 

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La séance de Groupe de parole à distance

 

Avant le coronavirus tous les groupes en présentiel. Et puis, pendant l’épidémie, je me suis lancée dans la création de groupes en visio. La plupart des gens, au début, ont hésité à continuer. Certains ont décidé d'arrêter. D'autres ont quand même tenté de continuer sous cette autre forme. Petit à petit nous avons pris nos marques et nous nous sommes rendus compte au final que même en visio les groupes permettaient d'obtenir exactement les mêmes résultats positifs.

Les gens, au fil de leurs groupes, perdaient l'obsession de la nourriture. Les boulimies s'espacaient, diminuaient en quantité, parfois ça s'arrêtait complètement. Mais surtout, avant même que les boulimie s'en aillent, la qualité de vie avec les proches s'améliorait  jour après jour. Puisqu’on avait appris dans le groupe à accepter les gens tels qu'ils étaient et à s'accepter soi-même tel qu'on était dans le groupe, on reproduisait ce modèle de communication avec les proches et la vie devenait infiniment plus agréable pour tout le monde, parce qu’on savait s’affirmer sans violence et sans fuir, et parce qu’on parvenait à ne plus en vouloir à sa/son conjoint(e), à ses enfants, à ses parents de ne pas aimer les mêmes choses que l’on aime et de ne pas imposer à l’autre ce que l’on souhaite pour soi. Même quand il reste encore des boulimies, elles ne dérangent plus autant parce qu’on commence à se sentir bien parmi les autres et avec soi-même : de fait, plus de bouderies, plus de reproches, plus de pression.

J’ai créé une page YouTube où vous pourrez entendre et voir un grand nombre de témoignages qui montrent les changements de comportements non seulement alimentaires mais aussi relationnels, ceux-ci quand l’affectif est en jeu. Souvent ces gens avaient fait auparavant d’autres approches thérapeutiques. Souvent ils venaient dans les groupes en disant : « j’ai tout essayé et vous êtes mon derniers recours ». Et souvent ils terminent cette approche en groupe en disant qu’ils se sentent enfin vivants, non seulement parce qu’ils ne sont plus boulimiques mais aussi parce qu’ils ont appris à exister en se sentant enfin à l’aise parmi les autres.