La dépression souriante: quand sourire devient un fardeau

Le témoignage d’une jeune femme en psychothérapie:

Le sourire est souvent perçu comme un signe de bonheur. Cependant, pour certains, il peut masquer une douleur profonde et cachée. Bienvenue dans le monde méconnu de la « dépression souriante »

Lors d’une séance de groupe de psychothérapie, une jeune femme a partagé son expérience de ne plus sourire tout le temps comme elle le faisait auparavant. Elle voulait toujours se montrer de bonne humeur pour cacher son mal-être profond et tout le monde la trouvait amusante. D’un certain côté elle était contente qu’on la trouvait amusante et de réussir à cacher l’ampleur de son désespoir. Mais d’un autre côté elle se nuisait à elle-même en jouant un rôle qu’elle n’était pas Elle s’isolait encore plus des autres. En montrant un personnage qu’elle n’était pas, elle se sentait de plus en plus seule. Si elle était constamment enjouée pour éviter de « peser » sur son entourage. Mais sans s’en rendre compte c’est sur elle-même qu’elle pesait. La relation aux autres était fausse et ne la nourrissait pas. Et puis derrière ce masque de gaieté, elle ressentait une immense fatigue. Le sourire perpétuel était un mécanisme de défense pour elle, une manière de se protéger et de protéger les autres. Toutefois, cette attitude est épuisante, et symboliquement, c’était comme si elle s’effaçait elle-même pour le bien-être des autres.

Cette jeune femme pensait que ne pas sourire signifiait « faire la tête ». Avec le temps et la réflexion, elle a réalisé que l’on pouvait ne pas sourire sans nécessairement être grognon. La distinction entre être authentique et être perçu comme distant est essentielle à comprendre pour ceux qui traversent une telle situation.

L’addiction alimentaire et le poids du sourire:

Beaucoup de personnes souffrant d’addictions alimentaires d’origine psychologique affichent un sourire permanent. En réalité, elles sont souvent fatiguées, stressées, déprimées et mal dans leur peau. Le contraste entre leur apparence extérieure et leur ressenti intérieur peut les isoler davantage, exacerbant leurs difficultés.

Il est troublant de constater que bon nombre de personnes déprimées, qui ne trouvent plus de joie dans leurs activités, réussissent à dissimuler leur souffrance derrière un sourire. Ces individus pourraient être particulièrement exposés à des pensées suicidaires. Le fait de sourire malgré une douleur intérieure est émotionnellement épuisant et peut aggraver leur état.

Se nier soi-même pour le confort des autres:

Sourire constamment quand on n’est pas d’humeur à le faire est une forme de déni de soi. Cette absence d’authenticité peut couper toute communication sincère, accroissant l’isolement, l’estime de soi en prend un coup et la tristesse s’intensifie.

Les personnes atteintes de dépression souriante peuvent sembler avoir tout pour elles : un emploi, un logement, une famille. Elles peuvent sembler heureuses et mener une vie active, mais derrière ce masque se cache une réalité sombre. Elles ont peut-être appris à dissimuler leur véritable ressenti, ce qui rend leur détection d’autant plus difficile.

Conclusion:

La dépression souriante est un rappel poignant que l’apparence extérieure ne reflète pas toujours la réalité intérieure. Il est essentiel d’approcher chaque personne avec compassion et compréhension, en se rappelant que chacun mène ses propres batailles internes.

Un commentaire sur “La dépression souriante: quand sourire devient un fardeau

  1. Matthieu says:

    Je me reconnais dans cet article. Pour ma part, je pense avoir appris ce comportement de ma mère qui sourit tout le temps, même aux inconnus dans le bus. Ca donne lieu à des situations caucasses ! De plus, le sourire me permets d’éviter le potentiel rejet de l’autre mais il est vrai que c’est épuisant. Comment passer d’un sourir quasi permanent à un sourir vrai de temps en temps ? Sans susciter l’étonnement, la réaction en face…

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