A propos de l’addiction

Aujourd’hui l’addiction ne se résume pas à la consommation de drogues ou de substances. Elle peut porter sur le sexe, la passion amoureuse, le travail, le jeu, l’ordinateur, la nourriture… Autant de mamans symboliques pour échapper à une angoisse archaïque semblable à celle du nourrisson qui peut se sentir en danger de mort lorsqu’il voit sa mère s’éloigner de lui. Faillite de l’environnement dans le premier âge de la vie? Problème physiologique rendant le bébé intolérant à la frustration et l’empêchant de construire, dans sa vie affective la confiance en l’autre et en lui-même? Autre facteur(s)?. Quelles que soient la ou les causes, l’addiction n’est pas une régression mais plutôt un « outil » pour ne pas sombrer dans le chaos. La personne addictive est quelqu’un qui, avec son corps d’adulte, continue de vivre les émotions de sa première enfance sans être capable de les gérer. Cela n’apparaît généralement pas du tout dans le comportement social car elle sait parfois très bien jouer à « tout va bien ». Mais, quand l’affectif est en jeu, elle est submergée celles-ci et doit avoir recours à l’addiction pour reprendre pied. Bien qu’elle puisse engendrer des problèmes physiques importants (que l’on peut contrôler avec un bon accompagnement médical) elle est pour le mental un réflexe de survie. Elle sert à apaiser une angoisse très profonde : on mange parce qu’on se sent vide, incomplet, inexistant, et cela même quand on a réussi socialement. La boulimie est un trouble profond de l’identité, qui tend à résister à l’approche psychanalytique classique.

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