Catherine Hervais, Psychologue TCA à Paris
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… Si la psychothérapie est confrontante (bien que toujours chaleureuse) c’est pour que vous puissiez exprimer émotions authentiques face aux autres
Avec cette vidéo, on comprend facilement à quel point le contact authentique est nécessaire, aussi bien chez le patient que chez le psy. Le contact authentique est ce qui permet à la personne de trouver ses propres repères, afin de ne plus avoir besoin d’une addiction pour vivre.
Pour que vous compreniez ce que signifie une psychothérapie confrontante, je vais vous dire ce que j’entends par une psychothérapie non confrontante.
Vous sonnez chez le psy, il vous reçoit avec un sourire de convenance ou chaleureux et vous vous asseyez sur un fauteuil. Il est sur un fauteuil lui aussi ou devant son bureau. Il vous demande comment vous vous sentez aujourd’hui, ou il attend que vous parliez. Et là, vous lui exposez tout ce qui n’a pas été dans votre passé et tout ce qui ne va pas dans votre présent. Il vous écoute avec attention, sans faire de commentaire, et quand il vous interrompt, c’est juste pour vous demander ce que vous ressentez, ou bien encore pour faire une relation entre votre passé et votre présent, afin que vous cherchiez la raison de votre mal être actuel. Cela reste très intellectuel. On capte difficilement l’émotion authentique actuelle qui est à l’origine de votre problématique.
J’ai moi-même été boulimique. Je raconte mon histoire dans un livre que j’ai écrit alors que j’étais déjà psychologue, après mes premières expériences avec des personnes boulimiques hyperphagiques, intitulé « Les Toxicos de la Bouffe ».
Dans ce livre, je parle de mon parcours personnel. J’ai tenté plusieurs approches psychothérapeutiques qui n’ont pas été inutiles, mais qui ne m’ont pas sortie de la violence intérieure contre moi-même, avec un rapport aux autres très compliqué lorsque l’émotion était en jeu. Puis, je me suis tournée vers la psychanalyse, pensant qu’avec elle, j’attaquerais mon mal-être à la racine. Elle aussi m’a fait du bien, mais pas assez pour pouvoir dire sincèrement « je vais bien » lorsque l’on me demandait « Comment ça va ? ».
Un jour, vers l’âge de 30 ans, au cours d’un stage en sciences de l’éducation, j’ai participé à des groupes où j’ai pris le risque de me confronter authentiquement aux autres.
Lors de ce groupe, j’ai également fait un jeu de rôle où je jouais à la fois mon rôle et celui du garçon dont j’étais très amoureuse et qui avait brutalement rompu avec moi. Ma blessure était très vive et me torturait de façon obsessionnelle depuis plusieurs semaines. Suite à ce jeu de rôle, que j’ai fait sur deux chaises au centre du groupe, une chaise où je jouais mon propre rôle, une autre en face où je jouais le rôle du garçon, je me suis assise à ma place, épuisée mais totalement guérie de ma blessure. Par ailleurs, la confrontation authentique avec les autres dans ces groupes m’a guérie de mon obsession alimentaire.
Devenue psychologue, j’ai compris le pouvoir de la confrontation authentique et non jugeante et j’ai décidé, à 35 ans, de créer mes premiers groupes pour des personnes souffrant d’une addiction alimentaire. Rien n’existait à cette époque. Les personnes qui avaient une addiction alimentaire le vivaient en secret tellement leur symptôme leur paraissait absurde et surtout inexplicable. On parlait d’anorexie, d’obésité mais on ignorait totalement la souffrance des personnes qui parvenaient à rester minces malgré les crises de boulimie alimentaire ou d’hyperphasie obsessionnelle et constante.
Je pratique maintenant depuis plusieurs dizaines d’années, avec les résultats que vous pouvez constater dans les très nombreux témoignages vidéo sur ma page YouTube. Cette psychothérapie est confrontante car, en se confrontant authentiquement aux autres, on se confronte à soi-même au-delà des faux-semblants. Bien qu’elle puisse paraître violente dans un premier temps (c’était le cas pour la jeune femme dans la vidéo ci-dessus), en réalité elle ne l’est pas car elle est non jugeante. On a le droit d’être qui on est, de penser ce qu’on pense, de faire ce qu’on fait à condition mettre les formes. Son but est de repérer ses émotions, les affirmer face à l’autre avec authenticité, en évitant de le blesser. On a le droit de ressentir ce que l’on ressent et l’autre apprend à ne pas prendre pour lui ce qui est dit, sauf quand c’est positif et agréable, mais pas quand cela lui paraît blessant.
Dans cette approche psychothérapeutique, l’autre, que ce soit le psy comme les participants (lorsqu’il s’agit d’un groupe), s’exprime lui aussi avec authenticité. Tout se passe dans le respect des croyances de chacun. Il s’agit juste d’explorer son vrai soi, derrière la façade que l’on s’est construite pour plaire ou éviter le rejet. L’authenticité n’est pas la seule contrainte de cette psychothérapie. On s’exerce à ne plus dire ce que l’on ressent dans la violence, à ne plus fuir ou se taire par crainte de déplaire. Cette pratique permet de se sentir enfin bien dans sa peau, bien parmi les autres, sans avoir besoin de nourriture, d’alcool ou de drogue pour échapper à l’angoisse du vide. « C’est comme si on était poussé à vivre : on sait nager mais on ne sait pas qu’on sait nager », dit une personne en fin de thérapie.
Comme l’explique Joyce Mac Dougall, psychanalyste qui a introduit le terme d’addiction dans la pathologie boulimique, cela vient vraisemblablement d’une angoisse primaire, qui en général ne se manifeste qu’à l’adolescence. Ce qui fait qu’on ressent un vide en soi et qu’on cherche la proximité quasi fusionnelle pour se sentir le plus proche possible de l’autre, ou, quand l’autre est perçu comme menaçant, le plus loin possible de lui.
La psychothérapie confrontante est une approche où l’authenticité est de mise tant chez le patient que chez le psy pour que le patient apprenne à devenir lui même au delà de sa personnalité d’emprunt.
Comprendre et exprimer ses émotions
Le premier pilier de cette thérapie est la capacité à identifier et exprimer ses émotions. Les patients sont encouragés à reconnaître leurs sentiments dans l’instant présent et à les communiquer de manière authentique. Cette démarche permet non seulement de prendre conscience des émotions qui sous-tendent le comportement alimentaire et également relationnel.
Dans le cadre d’un groupe, le repérage de ses émotions est beaucoup plus évident parce que les participants apportent leur propre univers qui est très inspirant. Au moment de l’expression des émotions, lorsque la honte est présent, le thérapeute est là comme facilitateur. Très vite, la honte disparait au profit de l’affirmation de soi grâce à l’environnement du cadre non jugeant et à l’émotion des participants touchés par l’authenticité de la personne.
Un aspect central de la psychothérapie confrontante est la déconstruction de la « façade » que les individus se créent.
Déconstruire la façade et redécouvrir son vrai soi
Ces masques, souvent façonnés pour plaire ou pour être acceptés par les autres, cachent la véritable identité de la personne. En apprenant à s’en détacher, les patients découvrent leur « vrai soi », ce qui est essentiel pour le processus de guérison.
Cette thérapie encourage les individus à communiquer sans agressivité et à ne pas fuir ou se taire par peur de déplaire. Il s’agit d’une pratique libératrice qui permet aux patients de se sentir à l’aise avec eux-mêmes et parmi les autres, sans avoir recours à la nourriture, à l’alcool ou à la drogue pour échapper à l’angoisse.
Bienveillance et Respect : Les Clés du Succès
Bien que le terme « confrontante » puisse suggérer un aspect dur ou agressif, il est important de souligner que toute la démarche se déroule dans un esprit de bienveillance et de respect mutuel. L’objectif n’est jamais de blesser, mais plutôt de permettre une exploration honnête et profonde des émotions et des pensées.
La psychothérapie confrontante a déjà aidé de nombreuses personnes à surmonter leur TCA boulimique en offrant un espace sécurisant pour explorer leurs émotions les plus profondes et les défis qu’elles affrontent. Cette approche, centrée sur l’authenticité et le respect de soi, représente une voie prometteuse pour ceux qui cherchent à se libérer de l’emprise des troubles alimentaires.
Quand on a une addiction alimentaire, ça peut rendre malade, mais d’un point de vue psychologique, on n’est pas malade psychologiquement. On a juste « râté une marche » dans son développement émotionnel pour des raisons environnementales ou parce qu’on est « un petit transporteur de sérotonine » ce qui fait qu’on se sent en décalage avec les autres comme avec soi-même. Ce dont on a besoin, explique la jeune femme, qui est par ailleurs psychologue et a expérimenté plusieurs psychothérapies ce sont des clefs pour apprendre à vivre avec les autres aussi bien qu’avec soi-même.
Le témoignage vidéo ci-dessous est très explicite. Elle présente le témoignage d’une psychologue elle même ancienne boulimique, qui a exploré plusieurs thérapies traditionnelles, et qui explique l’intérêt pour elle de ce qu’elle a vécu dans une approche confrontante en groupe.
On peut être brillant, fabuleusement créatif, et, en même temps avoir au fond de soi un sentiment de vide extrêmement oppressant au point de ne rien pouvoir faire d’autre que de manger.
Tout se passe comme si on avait un trou dans la personnalité, comme si, affectivement, on en était resté au stade du bébé qui ne s’apaise que la bouche pleine. Par ailleurs, on ne se sent pas vraiment connecté aux autres, même avec ceux qu’on aime.
Dans un groupe, à condition que les séances soient suffisamment longues, on peut travailler aussi bien sur ce décalage entre soi et soi, que sur le décalage entre soi et les autres.
Grâce aux interactions avec les autres, aux jeux de rôle, à l’authenticité qui fait partie du cadre, on finit par réagir malgré soi — même lorsque l’on ne prend pas la parole — on se surprend à perdre le contrôle, ce qui est très difficile à faire en séance individuelle. Et c’est précisément cette perte de contrôle qui permet d’aller directement au coeur de soi.
L’accent n’est pas mis sur ce que l’on pense de sa vie, de son passé, de ses parents ou de son corps. On n’est plus uniquement dans l’intellect ou dans ses «ruminations» mentales: on est au coeur de l’émotion, c’est-à-dire au plus proche de son inconscient.
En psychothérapie individuelle, on peut parler pendant des heures de évènements traumatisants passés, de son mal-être, de son sentiment de ne pas exister, sans pour autant sentir que l’on avance vraiment ».
Ancien président de l’EAP, commission européenne des formations de l’European Association for Psychotherapy
Docteur en médecine, neuropsychiatre, ancien Président de l’École Parisienne de Gestalt (EPG).
Il est parfois nécessaire d’utiliser une technique psychothérapique différente pour aborder l’identité des personnes boulimiques anorexiques qui n’est pas facile d’accès, soit parce qu’elles la dissimulent derrière un personnage à la wonderwoman, soit parce qu’elles ne la connaissent pas vraiment elles-mêmes.
Derrière leur apparente solidité extérieure, elles cachent, à l’intérieur, une fragilité et une désorientation de nourrisson. Sans la nourriture pour s’apaiser, ceux qui font des bouimies deviennent, soit très irritables, soit dévastés émotionnellement, soit anesthésiés, c’est à dire, dans tous les cas, pas vraiment vivants.
La boulimie est un trouble profond de l’identité, qui tend à résister à l’approche psychanalytique classique.
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