Psychothérapie individuelle ou psychothérapie de groupe

La jeune femme qui s’exprime évoque la différence entre les psychothérapies individuelles qu’elle a suivi et la psychothérapie de groupe. L’approche individuelle, selon elle, s’intéressait beaucoup trop au symptôme alimentaire. Comme elle ne parvenait pas à avoir des résultats, elle culpabilisait et se sentait à chaque fois en échec.
En revanche, l’approche en groupe centrée sur le problème d’identité, par contre, bien que très confrontante, lui a permis de se sentir enfin légitime face aux autres.

Ses boulimies sont parties lorsqu’elle s’est enfin sentie légitime. Voici le texte de son témoignage  :

« — Question : Quand tu as commencé la thérapie de groupe tu avais quel âge ?
— 21 ans. J’avais déjà fait des thérapies, individuelles auparavant, un psychiatre et trois psys différents. Mais ça n’avait pas donné grand-chose.
— Q : Est-ce que tu sais ce qui te gênait dans la thérapie individuelle ?
— Déjà il y en a où on ne me parlait que du symptôme, et moi je restais dans cette lutte contre le symptôme. « Ça allait aujourd’hui. Il n’y ‘a pas de crise.
Et le soir il y en a eu ! Dommage ! À force de nous faire lutter contre le symptôme ont fini par avoir tellement honte d’en avoir un, on culpabilise tellement que ça s’accumule, ça continue, et on en a encore plus… Et on se dit « Oh bah maintenant, à quoi bon continuer comme ça ?
J’ai eu un moment où j’en ai eu moins parce que j’étais en prépa, en études hyper intensif. J’avais une autre obsession on va dire. Mais le mal-être il était là derrière, bien là.
Et dès que j’ai plus cette cet objectif hyper précis de l’école de commerce, des concours, là c’est revenu puissance 1000 quoi.
— Q : Quand tu dis le mal-être était bien là tu parles de quel malaise.
— Ben déjà on se sent très seul, très seul. Parce que, en plus j’étais dans un milieu où les gens sont beaux, intelligents… Enfin moi je me sentais différente. Je me sentais hyper différente d’avoir cette vision de la bouffe et ce besoin d’être dans ma bulle… d’être… oui, c’est ça, je n’étais jamais avec les autres. Quand je parlais avec quelqu’un, je n’étais pas là quoi.
— Q : Tu te sentais en décalage avec les gens ?
— Complètement en décalage…
— Q : Et toi tu pensais à l’époque que c’était dû à la boulimie ? je pensais que c’était parce que oui je ne m’acceptais pas, que j’avais des kilos en trop, que j’arrivais pas, que j’étais juste un peu différente
— Q : Et tu as eu peur de venir au groupe ?
— Des premiers groupes j’ai senti déjà les gens sont bienveillants et toi tu étais hyper bienveillante. Parfois j’avais peur de mettre les mots et je me jugeais beaucoup. Je jugeais les autres aussi. Je me disais que ce que je dis est stupide. Quand il fallait faire des jeux de rôle aussi, se mettre devant tout le monde… et quand on est quelqu’un de doux, être au milieu de tout le monde c’était terrifiant. Être dans le groupe dans le cercle, ça, ça allait.
— Q : Comment t’as dépassé cette terreur ?
— Bah je n’ai pas eu le choix.
— Q : Et un jour la peur est partie ?
— J’aurais toujours un peu de mal de faire un jeu de rôle. Mais oui. Enfin je me suis sentie légitime. Et ça c’est, enfin je pense, le plus beau cadeau que j’ai eu : c’est de commencer à me sentir légitime et reconnaître que la créativité qu’on met dans une boulimie… parce que parfois on est très créatif ! Je mettais une énergie folle là-dedans. Tout ça je commence à réussir à le mettre dans autre chose et ça c’est juste une c’est une libération quoi. Je me rends compte que en fait j’ai plein d’atouts et j’ai plein de d’énergie que je peux canaliser et mettre dans autre chose. Et parfois j’ai du mal à canaliser il y a des jours où j’arrive à rien faire où je me sens nulle. Mais ce n’est tellement rien par rapport à avant ! enfin c’est plus cette sensation de vide énorme et que l’énergie elle ne sert qu’à une seule chose, c’est de manger. »


La psychothérapie individuelle est celle vers laquelle on se tourne spontanément lorsqu’on a, dans sa vie, un passage particulièrement difficile. Dans ce moment-là on se sent désarmé, perdu, dépassé et surtout accablé. On voudrait pouvoir se débarrasser de son problème, mais on n’y arrive pas. Alors on se résigne à tenter une psychothérapie individuelle, sans réellement savoir ce qu’est une psychothérapie. Tout ce que l’on espère, c’est qu’un professionnel dont le métier est de soulager les gens pourra fait quelque chose. Mais qu’il s’agisse d’une psychothérapie individuelle ou d’une psychothérapie de groupe, qu’est-ce au juste qu’une psychothérapie ? En quoi peut-elle aider vraiment ?

Qu’est-ce que la psychothérapie individuelle ?

Qu’est-ce que la psychothérapie individuelle me demande-t-on parfois. En quoi c’est différent des consultations avec un psychiatre ?

Il y a une grande différence entre la psychothérapie individuelle faite avec un psychanalyste et celle faite avec un psychiatre. En général le psychiatre fait surtout de la psychothérapie de soutien et prescrit éventuellement des médicaments lorsque ceux-ci sont nécessaires. Certains psychiatres se sont formés en psychothérapie cognitive sans donner de médicaments, juste en faisant un travail avec la personne pour lui faire remarquer ses croyances et ses comportements dysfonctionnels. C’est un travail rationnel, collaboratif mais ça reste trop souvent dans le domaine intellectuel. Les émotions sont plus parlées que vécues.

La psychothérapie individuelle faite par un psychanalyste est totalement d’un autre ordre. Le psychanalyste ne s’intéresse pas au symptôme boulimie, il s’intéresse uniquement au discours. En parlant, sans s’en rendre compte, on dit beaucoup de choses que l’on n’a pas conscience de dire, parce qu’il y a deux niveaux de discours : un niveau conscient et un niveau inconscient. Le psychanalyste se contente de repérer ce que dit la personne sans le savoir pour le lui renvoyer en miroir afin qu’elle prenne ces nouveaux éléments en compte pour regarder, d’une autre façon, son environnement affectif.

Qu’est-ce que la psychothérapie de groupe ?

« Qu’est-ce que la psychothérapie de groupe ? », me demande-t-on souvent. S’il fallait donner une explication au premier degré on dirait que c’est un travail sur soi entouré d’autres personnes.

Mais en réalité il y a plusieurs sortes de psychothérapies de groupe et de ce fait il y a plusieurs sortes de groupes. Dans les hôpitaux, pour les boulimiques et les anorexiques, on organise souvent des groupes de parole qui sont parfois animés par des Infirmiers, parfois par des médecins, et où chacun est censé exprimer ce qu’il veut, quand il veut, librement. Les gens parlent de leurs symptômes, de leurs difficultés relationnelles avec leurs proches, de leurs difficultés existentielles avec la nourriture, souvent sur un mode plaignant où violent.

Mais ce ne sont pas des groupes de psychothérapie, ce sont des groupes de parole. Il y a peu de groupes de psychothérapies en France, alors qu’ils sont très courants aux États-Unis où on les appelle des workshops.

Après la 2e guerre mondiale les psychanalystes européens qui ont choisi de ne pas appliquer la psychanalyse d’une façon individuelle, mais d’utiliser les fondements de la psychanalyse dans un travail de groupe, ont émigré aux Etats-Unis. Dans ces groupes, il s’agissait de dire authentiquement ce que l’on pense mais également de se confronter aux autres personnes du groupe. De grands courants psychothérapeutiques sont nés tels que la gestalt thérapie, fondée par Fritz Perls qui avait dirigé un Institut de psychanalyse en Afrique du Sud, l’analyse transactionnelle d’Eric Berne, les thérapies de groupe familiales, les thérapies existentielles de Ronald Laing et David Cooper, les fondateurs de l’anti-psychiatrie.

Aujourd’hui, en France, rares sont ceux qui font de la psychothérapie de groupe, probablement parce que la plupart des gens préfèrent rencontrer un psychothérapeute en individuel. Mais la plupart de mes collègues qui ont connu la psychothérapie de groupe regrettent que les gens rechignent à s’y engager, tant elle est efficace et tant elle permet d’avancer rapidement. Lors de mes études de psychologie, j’ai touché à la psychosociologie et découvert à cette occasion des expériences sociologiques en groupe. Ce n’était pas de la psychothérapie mais je me suis rendu compte que ma participation à ces groupes m’avait énormément apporté sur le plan psychologique. Plus tard j’allais découvrir que quelques psychologues faisaient des groupes le gestalt thérapie ou d’analyse transactionnelle à l’université, et Je suis allé faire des stages avec eux dans le privé. Ce que j’apprenais sur moi comme sur les autres était tellement intéressant que je décidais d’aller aux Etats Unis pour rencontrer des élèves de Fritz Perls et d’Éric Berne pour continuer à travailler sur moi en groupe. Plus tard je suis allé à Zurich pour faire une semaine de groupe avec Ronald Laing.

Les bénéfices de ce travail sur moi en groupe étaient si grands que je décidai de faire moi aussi du groupe pour des personnes boulimiques anorexiques. Bien que les gens qui me contactaient me demandaient de l’individuel, je leur disais que je ne faisais ce travail qu’en groupe. C’est ainsi qu’en 1983 j’ai pu avoir mes premiers participants boulimiques anorexiques et hyperphagiques, qui, comme je le présumais, voyaient leur obsession de la nourriture s’en aller, au fur et à mesure que le travail en groupe avançait.

Quelle différence entre la psychothérapie individuelle et le groupe thérapeutique?

Quelle différence entre la psychothérapie individuelle et le groupe thérapeutique me demande-t-on souvent. Je crois qu’il faut expérimenter les deux pour comprendre. C’est ce que font la plupart des gens qui, après plusieurs psychothérapies individuelles, ne savent plus quoi faire et finissent par tenter le groupe. Comme ils le disent dans les extraits vidéos de ce site, selon eux en individuel on tourne beaucoup en rond tandis qu’en groupe on se laisse surprendre par ses propres pensées et ses interprétations de la réalité. Si la psychothérapie individuelle peut convenir à un grand nombre de personnes, elle n’est pas très appropriée pour des gens qui ne peuvent pas vivre sans une addiction. Ces derniers ont besoin tout autant d’apprendre à vivre que de travailler sur leurs émotions. C’est cela le grand plus du groupe thérapeutique. On se découvre face à l’autre tel qu’on est, et en même temps on apprend à le rencontrer en le considérant avec respect, sans attendre désespérément d’être aimé par lui.

Psychothérapie Individuelle psychanalytique

 La plupart des gens pensent qu’il faut chercher la cause de leur souffrance en fouillant leur passé. Ainsi, lorsqu’ils entreprennent une psychothérapie, tout de suite après avoir parlé de leur mal-être au présent, ils se mettent à raconter leur enfance. Mais le passé raconté ne rend pas compte du passé -vécu, tous simplement parce qu’on a un inconscient et que l’essentiel échappe à la conscience. De la même manière que les meilleurs rêves sont ceux que l’on a oubliés, selon les psychanalystes, les éléments qui déterminent nos émotions, nos symptômes psychosomatiques et nos comportements ne sont pas accessibles à la conscience. Freud demandait à ses patients de s’exprimer librement sans se censurer, non pas pour faire remonter les souvenirs, mais pour entendre, derrière le discours, les émotions d’enfance qui rejaillissent dans leur vie d’adulte. Les émotions qui surgissent malgré soi en parlant. Celles qui comptent le plus sont celles qui s’expriment envers le psychanalyste. Elles permettent de reconstruire au présent toutes les problématiques relationnelles d’enfant qui se répètent dans la vie d’adulte.

Psychothérapie individuelle cognitive

Cette forme de psychothérapie individuelle n’est pas de la psychanalyse, mais elle analyse la manière dont les émotions sont enchevêtrées avec le système de pensée de la personne.Selon cette approche, nous avons toutes sortes de pensées dysfonctionnelles qui nous font souffrir, parce qu’elles sont… dysfonctionnelle justement. Cela signifie qu’elles n’ont rien à voir avec le présent de la personne ni avec sa réalité du moment. L’objectif de la psychothérapie individuelle cognitive est d’amener le patient à déconstruire ses croyances pour ne garder que celles qui font sens pour lui aujourd’hui, dans sa vie d’adulte à la lumière de ce qu’il vit au présent.

Cette approche présente un grand avantage et en même temps un inconvénient. L’avantage c’est qu’on va directement aux émotions et aux pensées dysfonctionnelles qui sont la source principale de la souffrance des gens. Pas besoin de raconter sa vie on peut travailler au présent. Par ailleurs le cadre est beaucoup plus agréable dans la mesure où le psy n’est pas neutre virgule il se vit comme un collaborateur. L’inconvénient c’est que cette méthode est très rationnelle et que les émotions sont plus évoquées que vécues. Il manque les émotions les plus brûlantes, celles qui apparaissent en psychanalyse dans le transfert, c’est-à-dire celles que l’on ressent vis-à-vis du psychothérapeute.

Pour qu’une psychothérapie individuelle fasse vraiment rejaillir ce qui dans le passé n’a pas fonctionné, il faut que soit analysé la relation entre le patient et le psychothérapeute. Là encore on y trouvera des émotions et des croyances mais elles seront travaillées à chaud dans le vivier de l’émotion ressentie.

À la psychothérapie individuelle certains préfèrent la psychothérapie de groupe afin de travailler sur les émotions, sur les croyances, et sur les interrelations émotionnelles à la fois. Tout ce qui se vit émotionnellement vis-à-vis du psychanalyste est projeté également sur les participants du groupe. Grâce à la réaction au présent de ces derniers, envoie tout de suite ce qui est de l’ordre de l’interprétation ou de l’ordre de la réalité chez soi.

C’est la raison pour laquelle la psychothérapie de groupe permet d’aller plus rapidement au nœud des problèmes que là psychothérapie individuelle qu’elle soit de type psychanalytique ou de type cognitif.

Psychothérapie et boulimie

Pour toute addiction la psychothérapie a avantage à être en groupe. Bien sûr quelquefois il arrive que la médecine soit un complément nécessaire, soit pour guérir les symptômes physiques qui sont la conséquence de la boulimie, soit pour équilibrer les humeurs qui sont parfois trop excessives.

Psychothérapie de groupe et boulimie

La psychothérapie de groupe pour la boulimie, comme je l’ai dit, a avantage à se faire, de préférence, sous forme de séances intensives et longues. Aux États Unis on fait souvent des workshops de deux jours en résidentiel. J’ai gardé cette formule de deux jours, sauf que maintenant je les fais en visioconférence. Même à distance, la psychothérapie de groupe permet d’avoir le temps de vivre ses émotions et de les dépasser quand elles sont dysfonctionnelles.

Psychothérapie individuelle et boulimie

Psychothérapies individuelles et boulimie ne font souvent pas très bon ménage comme le montrent les vidéos de ce site. Il suffit d’écouter les personnes en parler pour comprendre qu’elles ont du mal à supporter la neutralité des psychothérapeutes, et s’ils ne sont pas neutre, elles ont même du mal à supporter leurs conseils, elles ne se sentent pas comprises, elles s’autorisent à ne pas être authentiques, souvent par peur ou par honte, sans que le psychothérapeute s’en aperçoive. La plupart du temps, insatisfaites, les personnes finissent par arrêter leur psychothérapie individuelle, sans avoir l’impression d’avoir avancé beaucoup. Certes quelquefois la boulimie s’en va. Mais là boulimie n’est qu’un des symptômes de la personnalité de ceux qui ont besoin d’une addiction pour se sentir exister. Même sans boulimie un mal de vivre persiste sous la forme de violence relationnelle, de soumission ou d’une incapacité à se sentir à l’aise parmi les autres.

Psychothérapie et anorexie

L’anorexie boulimie et l’anorexie restrictive chronique renvoient à deux types de personnalités différents. Je ne parle pas de l’anorexie qui se déclare à l’adolescence, pour finir tôt ou tard en anorexie boulimie. Je pense surtout aux personnes qui ressentent le besoin de contrôler leur poids afin que leur corps soit aussi maigre que possible. Ces personnes-là sont des anorexiques restrictives. Pour elles la psychothérapie est souvent très difficile parce qu’elles ne sont pas en demande de traitement. Elles aiment le contrôle. Elles veulent être maigres, même lorsqu’elles sont en danger vital à cause de leur maigreur. Quand elles sont en psychothérapie c’est souvent pour répondre à la demande de leurs proches.

Psychothérapie de groupe et anorexie

Psychothérapie de groupe et anorexie ne font pas meilleur ménage que psychothérapie individuelle et anorexie. Dans la mesure où les anorexiques restrictives aiment être dans le contrôle et veulent leur corps aussi maigre que possible, elles ne sont pas en demande de psychothérapie individuelle et encore moins de psychothérapie de groupe.

Psychothérapie individuelle et anorexie

La psychothérapie individuelle, dans l’anorexie, ne peut réussir que si la personne anorexique souhaite vraiment se remettre en question sur le plan psychologique et relationnel. C’est rarement le cas. Quand cela arrive, bien sûr, il y a toutes les chances que cela réussisse avec un psychothérapeute qui tentera d’établir une relation humaine d’égal à égal plus que thérapeutique. Quand la personne est très jeune et qu’elle ne veut pas faire de psychothérapie les proches sont souvent en demande d’une thérapie systémique c’est à dire pour toute la famille.

Psychothérapie et hyperphagie

Il y a des personnes qui sont hyperphagiques et non boulimiques pour autant. Elles aiment manger trop souvent et beaucoup. Leur grand problème, c’est leur poids. Elles sont très contrariées mais elles n’en souffrent pas nécessairement beaucoup sur un plan psychologique. L’hyperphagie non liée à la boulimie et qui n’a pas de cause somatique peut se résoudre par une psychothérapie si la personne a très envie de se remettre en question pour faire partir son symptôme. Mais beaucoup de personnes hyperphagiques s’accommodent de leur poids, sans en souffrir moralement plus que de raison.

Psychothérapie de groupe et hyperphagie

La psychothérapie de groupe peut convenir aux personnes qui sont hyperphagiques à condition qu’elles soient très motivées pour se remettre en question. En psychothérapie, quand on est très motivé et quand on travaille avec authenticité la relation avec le psychothérapeute et avec les autres personnes du groupe, le travail réussit très bien quand la cause de l’hyperphagie n’est pas organique.

Psychothérapie individuelle et hyperphagie

 Le paradoxe dans l’hyperphagie, c’est que souvent les gens veulent perdre du poids sans vraiment accepter de se remettre en question. Or quand on a un symptôme psychosomatique, quel qu’il soit, c’est très souvent parce qu’on a des croyances dysfonctionnelles. On interprète la vie d’une façon limitante. Des frustrations et de l’insatisfaction s’en suivent, mais pas au point de déranger suffisamment la personne pour qu’elle se remette en question dans un travail psychothérapeutique. Selon ces personnes, tout va bien dans leur vie, sauf leur comportement alimentaire. Elles ne voient pas en quoi une psychothérapie leur serait nécessaire.

Pour faire une psychothérapie il faut être motivé. Il ne suffit pas de vouloir mentalement faire disparaître un symptôme. Il faut accepter « de mettre son cœur dans le cambouis » et ses émotions à nu pour réussir à trouver une nourriture affective dans la vie relationnelle plutôt que, symboliquement, dans l’acte de manger en excès. S’affirmer, prendre sa place face à l’autre sans le déranger pour autant, apprendre à communiquer tout en étant soi-même apporte, avec l’estime de soi, le plaisir de vivre une vie relationnellement nourricière parmi les autres.