Surmonter sa boulimie en devenant soi-même

Dans le monde d’aujourd’hui, la pression pour être parfait semble constamment nous hanter. Cette quête incessante de perfection peut conduire à des troubles alimentaires dévastateurs, tels que la boulimie et l’anorexie. Dans ce témoignage émouvant, nous allons plonger dans l’histoire d’une personne qui a vécu ces luttes intenses, cherchant désespérément à satisfaire les attentes des autres pour se sentir valorisée.

La boulimie, souvent accompagnée d’une perte de contrôle alimentaire suivie de vomissements compulsifs, est un trouble complexe qui peut être difficile à surmonter. Cette personne, dont l’identité restera confidentielle, nous partage son voyage, ses hauts et ses bas, et comment elle a réussi à briser ce cercle vicieux pour enfin s’accepter telle qu’elle est. C’est un voyage de découverte de soi, de guérison et d’amour-propre.

Ce témoignage est très touchant et de nombreuses personnes qui souffrent de boulimie anorexie se reconnaîtront dans ce besoin d’être parfait et de toujours chercher à faire plaisir à l’autre. C’est la moindre des choses pour se rendre utile, quand on pense qu’on est nul, peu intéressant et sans intérêt.

« Alors que moi quand je suis arrivée en en groupe, mon premier groupe, j’ai eu l’impression de naître.

Donc j’ai commencé par l’anorexie aussi, mais en fait je n’existais pas. J’avais besoin de me nourrir quand je me nourrissais de l’amour des autres du regard des autres…
Même en primaire je travaillais pour mes professeurs. Il fallait qu’ils soient fiers d’eux, il fallait qu’ils existent par moi. Comme je savais plus avec qui me nourrir, avec quoi me nourrir, j’ai trouvé la brioche, ce qui était super efficace !

Pour les hommes aussi par exemple sexuellement j’ai accepté d’avoir des relations sexuelles pour faire plaisir. J’ai dit prends-moi, prends-moi, touche-moi, vas-y, fais tout ce que tu veux. Parce qu’il fallait que l’autre soit comblé. Et bon c’est allé très vite très loin, parce que j’ai travaillé par exemple avec des chirurgiens qui utilisaient ça et je me sentais exister par leurs gestes déplacés. Enfin j’ai essayé… Ah oui j’ai vu une nutritionniste qui m’a dit de manger des pommes. Sur quoi je lui dis que ça ne fait pas le même effet que la brioche : j’ai essayé un 10 kilos de pommes et tout ça…

Et c’est là où j’ai eu la pensée, effectivement : en fait je n’ai jamais existé parce que je suis un monstre. Si j’existe je serai un monstre et c’est là que j’ai eu peur j’ai et c’est pour ça que de le fait de manger c’était « tais-toi, tais-toi, écrase ça, écrase ça, parce que, après c’était 15, 20 crises par jour. Je faisais plus que ça : manger, vomir, dormir. Mais j’avais l’impression que j’avais le choix de pouvoir mourir. Ma psychiatre a essayé de me shooter avec des anxiolytiques. Mais enfin contre l’appel de la brioche, un anxiolytique, même dosé à… C’est plus fort, la brioche !

Et ça m’a mené en clinique psychiatrique. Je suis quand même arrivée en clinique psychiatrique en disant : « bon j’ai posé 2 semaines en 2 semaines on règle tout ça. Plus de boulimie plus de … ». Elle m’a arrêté tous les traitements qui m’endormissaient. Je n’avais pas le droit de faire des boulimies, c’est vrai. J’ai été enfermée dans ma chambre des journées entières sans rien. Parce qu’au début bien sûr je prenais soin des autres patients. Je lisais, j’écrivais, voilà.

Et en fait elle m’a mise à nu devant moi. Ça a été très difficile, parce que j’ai cru que j’allais mourir, vraiment. Ça m’a amenée dans des états psychiatriques un peu extrêmes.

Après la clinique psychiatrique, du coup, j’étais réinitialisée. Mais je n’étais personne, du coup. J’ai compris que je pouvais vivre mais je ne savais pas comment. Donc, bah, j’ai repris les crises parce que je ne savais pas comment faire.
Et c’est pour ça que ce film aujourd’hui pour moi c’est vraiment une magnifique chance et de pas être floutée aussi.

Et oui je suis en médecine, je fais des études de médecine. Et oui, j’ai toujours été une fille parfaite. Et aujourd’hui, non.
Je ne suis pas parfaite et j’aime ça ! »


Le témoignage commence par l’exploration des premiers pas dans le monde de la boulimie et de l’anorexie. La narratrice se souvient d’avoir ressenti le besoin constant de se nourrir de l’amour et du regard des autres pour se sentir exister. Même à un jeune âge, elle cherchait à satisfaire les attentes de ses enseignants, espérant ainsi être une source de fierté pour eux.

Elle a également évoqué le besoin de plaire aux hommes, consentant à des relations sexuelles pour combler leur désir, tout cela dans l’espoir de trouver sa propre valeur à travers leur satisfaction. Cette quête de perfection l’a même amenée à des situations inappropriées avec des professionnels de la santé, qui utilisaient son besoin de validation à leur avantage.

La narratrice partage ensuite une expérience particulière avec une nutritionniste qui lui a conseillé de manger des pommes comme moyen de contrôler son alimentation. Cependant, elle a rapidement découvert que les pommes ne pouvaient pas remplacer la satisfaction que lui apportait la nourriture réconfortante, comme la brioche.

Le point culminant de son récit survient lorsqu’elle réalise qu’elle se perçoit comme un monstre, une croyance qui la pousse davantage vers la boulimie. Les crises alimentaires deviennent un moyen de faire taire cette voix intérieure qui lui répète qu’elle n’est rien d’autre qu’un monstre.

Le témoignage continue en décrivant le recours à la psychiatre et aux médicaments pour l’aider à contrôler ses crises boulimiques. Malheureusement, même les médicaments n’ont pas pu rivaliser avec la puissante attirance qu’elle ressentait pour la brioche. Cette lutte inébranlable l’a finalement conduite en clinique psychiatrique, où elle a été confrontée à ses démons intérieurs.

En clinique, elle a été confrontée à une vérité déchirante : elle ne savait pas comment vivre sans la boulimie. La guérison a été un processus difficile et douloureux. Elle a repris ses crises parce qu’elle ne savait pas comment faire autrement. Cependant, ce récit se termine sur une note d’espoir, car la narratrice découvre qu’elle peut enfin vivre sans être parfaite.

Le parcours de cette personne vers la guérison est un exemple inspirant de résilience et d’auto-acceptation. La boulimie est un trouble alimentaire complexe qui peut affecter profondément la vie de ceux qui en souffrent. Cependant, il est important de se rappeler que la guérison est possible, et que l’amour de soi peut être retrouvé même après de nombreuses épreuves.

La narratrice nous rappelle que personne n’est parfait, et que cela n’a pas d’importance. Être parfait n’est pas une condition préalable au bonheur et à l’accomplissement. Au contraire, l’acceptation de nos imperfections peut nous libérer du poids de l’auto-jugement et de l’obsession de la perfection.

Son témoignage nous encourage à rechercher de l’aide lorsque nous en avons besoin, à parler de nos luttes et à ne pas avoir honte de demander de l’aide professionnelle. La guérison est un processus qui peut prendre du temps, mais il en vaut la peine.

En fin de compte, nous devrions tous apprendre à nous aimer et à nous accepter tels que nous sommes. Nous ne sommes pas définis par nos imperfections ou par les attentes des autres. Chacun de nous mérite d’être aimé et accepté pour sa véritable nature.

Alors, rappelons-nous toujours que la perfection n’est pas le but. La vraie beauté réside dans l’authenticité et l’acceptation de soi. Ce témoignage nous montre que même au plus profond des ténèbres de la boulimie, il y a de la lumière et de l’espoir. Il nous rappelle que nous pouvons tous surmonter nos démons intérieurs et trouver la paix en étant simplement nous-mêmes.