En groupe, le vrai soi se révèle enfin sans masque

Une journaliste fait un reportage vidéo dans un groupe de psychothérapie pour des personnes souffrant d’addiction alimentaire. Elle tend son micro à une jeune femme.

Cette interview de deux personnes souffrant d’une addiction en dit long sur l’origine de l’addiction : un forte angoisse de n’être pas soi-même. Cette vidéo souligne comment les groupes de psychothérapie peuvent favoriser l’émergence du vrai soi et permettre aux participants de s’exprimer de manière authentique. Plus précisément, il se concentre sur un groupe de psychothérapie pour des personnes souffrant d’addiction alimentaire. Voici une analyse de ce texte pour mieux comprendre ses points clés :

L’importance de l’authenticité dans les groupes de psychothérapie : Le texte souligne que les groupes de psychothérapie offrent un environnement où les échanges authentiques sont encouragés. Contrairement aux interactions avec un psychologue en tête-à-tête, où il est possible de se cacher derrière une façade, le groupe exige que les participants travaillent sur leur véritable identité.

Lâcher le faux self (personnalité d’emprunt) : Le « faux self » fait référence à la façade ou au masque que certaines personnes portent pour se protéger ou s’adapter à leur environnement. Dans un groupe de psychothérapie, les participants sont encouragés à lâcher ce faux self, à être authentiques et à se montrer tels qu’ils sont réellement.

Faciliter l’expression et la communication sans masque : Le texte suggère que lorsque les participants se sentent en sécurité dans le groupe, ils sont plus enclins à s’exprimer sans masque, à partager leurs véritables pensées et émotions. Cela favorise une communication plus honnête et ouverte.

Accès à un sentiment de liberté intérieure : Le but de ce processus d’authenticité est de permettre aux individus de se libérer des contraintes de leur faux self, de leurs complexes et de leurs peurs. En se révélant tels qu’ils sont, les participants peuvent accéder à un sentiment de liberté intérieure et de mieux-être.

Témoignages des participants : Les témoignages des deux jeunes femmes dans le groupe illustrent comment cette approche a été bénéfique pour elles. La première femme souligne que le groupe l’a aidée à se reconnecter avec elle-même, à mieux comprendre et respecter son propre corps. La deuxième femme parle de l’amélioration de son estime de soi et du fait qu’elle a pu surmonter des années de haine envers elle-même grâce à l’expérience du groupe.

Ce texte met en lumière l’importance des groupes de psychothérapie en tant qu’environnement propice à l’authenticité, à la découverte de soi et à la guérison émotionnelle. Il montre comment ces groupes peuvent aider les participants à lâcher leur faux self, à se sentir libres d’être eux-mêmes et à trouver un chemin vers la guérison et l’amour-propre.

Cause de la boulimie anorexie

Quand on est boulimique anorexique ou boulimique hyperphagique on ne sait pas que cette addiction est liée à un trouble identitaire et relationnel. Certains sont persuadés même d’être de bons communicants.

Mais en réalité, quand on gratte le vernis et que l’on a le courage de se montrer tel que l’on est, avec ses doutes, ses vulnérabilités, ses peurs de ne pas être aimé, de ne pas être à la hauteur, les prémices du vrai soi commencent à émerger. Oser se montrer tel que l’on est sans inonder les autres, sans les souler ou les agresser, tel est le travail qu’il est nécessaire de faire sur soi pour ne plus avoir besoin d’une addiction pour tromper sa solitude. Voici quelques extraits vidéo de personnes qui témoignent des résultats d’un tel travail.


Transcription

  • JF : Face à un psychologue on peut rester d’ailleurs justement sur ce qui est très confortable pour des personnalités comme nous c’est justement… voilà.. partager des idées. Alors que ici on est obligé de travailler sur qui on est ce qu’on travaille ici c’est la posture, l’apparence, le regard, le ton de la voix, la spontanéité, l’authenticité, tout ce qui passe au travers de notre corps et de notre discours et qui est, entre guillemets, inconscient mais qui est totalement perçu par l’autre.

La journaliste tend son micro à une autre jeune femme prend la parole :

  • Autre JF : C’est pour la première fois de ma vie, m’aimer vraiment et après avoir connu des années des années où on s’est haï tellement fort, d’avoir été capable de mettre tellement d’énergie pour se haïr, s’insulter, pas supporter son reflet dans le miroir, même si on nous fait des compliments par de l’autre côté, ça c’était une maladie mentale. Et enfin ça dans mon cerveau, je sais pas d’où ça venait, ni comment c’est parti, mais ça c’est le groupe qui me l’a appris.
  • Journaliste à la première JF : Vous savez ce que vous avez corrigé ici, dans la spontanéité du groupe ?
  • Première JF : Je pense justement à me reconnecter avec moi-même. On disait respecter son corps, pas de corps… Moi c’est vrai que c’est déjà quelque chose c’est de me sentir ancrée dans quelque chose d’ailleurs. Pendant des années moi je ne savais pas où était ma limite. On grossit on maigrit et tout et puis en fait maintenant à être présent…
  • Journaliste : Dans votre comportement qu’est-ce qui est le plus authentique
  • Première JF : L’écoute je pense. Moi j’étais là que pour l’autre donc j’étais justement bah et d’ailleurs mon métier de psy me permettait de pas être vraiment dans la relation.

Surdoué dans son métier… il était perdu dès que l’affectif est en jeu. Voici le texte de son témoignage  :

« – Moi je suis dans le milieu universitaire. J’ai l’habitude d’avoir les personnes, les aînés qui sont les sachant, au-dessus et nous on est en dessous, donc c’est à nous d’apprendre.
J’étais dans cette optique-là, j’étais formaté comme ça, il faut faire attention à la personne qui est en face de soi, le thérapeute, parce qu’il faut rester en dessous.
En fait, j’ai appris ici qu’avec les autres, et avec toi, on est au même niveau. C’est ça qui change tout. Parce que avec les psychologues et les psychiatres, je n’avais jamais connu ce rapport, d’égal à égal, où il y a un vrai dialogue, la communication. D’ailleurs c’est ça que tu nous apprends ici, la communication, échanger entre nous. Cet échange est possible parce que les personnes sont au même niveau. Quand on arrive ici, je n’ai pas l’impression qu’on soit au même niveau. Soit on est dans la violence, on crie sur l’autre, et on prend le dessus, ou je pouvais être en dessous faire le carpet et me laisser écraser par l’autre. En fait, progressivement, dans les groupes, on apprend à rééquilibrer ça. C’est cet éléments-là qui m’a permis d’être présent avec les gens. Du coup, toute la notion de légèreté est possible par le dialogue avec l’autre. Je deviens conciliant dans l’écoute et dans la parole quand tu parles de toi quand tu parles de laisser des silences je ne savais pas qu’on pouvait profiter de regarder l’autre sans parler. Je me suis dit mais comment va s’en sortir ?

– On voit plein de personnes qui rient ; ça veut dire que vous aussi vous avez connu ça, remplir tous les silences ?

– Et puis le regard de l’autre… tu te rends compte ? Le regard de l’autre, c’est un des pires exercices que j’ai pu faire dans le cadre de la thérapie.

– Ce qui t’a permis de le faire en dehors du groupe aussi ?

– Avec mon père par exemple, on avait complètement rompu le contact, et je peux arriver aujourd’hui à être devant lui pendant 10 minutes, 15 minutes, juste le regarder. Alors lui il est mal à l’aise, mais il accepte comme ça. De toute façon, comme il n’aime pas trop parler, on ne parle pas. Mais je le regarde comme ça, je profite, et je me raconte des trucs… ça devient un plaisir d’être en contact avec la personne sans parler. Il n’y a plus de peur.

– Même avec ton père qui était le problème ?

– Même avec le dernier petit ami, quand on était au resto je mangeais très lentement, mais ce n’est pas ce qu’il fallait que je parle à chaque bouchée parce qu’il ne fallait pas laisser de blanc. »