Hyperphagie boulimique

Dans les groupes intensifs, la boulimie et l’obsession de la nourriture peuvent partir relativement rapidement, au fur et à mesure que la personne acquiert un peu plus de confiance en soi.
Mais si la confiance en soi est nécessaire elle n’est pas suffisante. Encore faut-il apprendre à mieux gérer sa vie relationnelle affective. Quand on est trop réservé ou trop violent, il faut apprendre, non seulement à prendre sa place, mais aussi à le faire sans violence, sans étouffer ni blesser les autres.

Psychothérapie de groupe, psychologie et philosophie pour vaincre la boulimie

Dans le cadre d’une séance de groupe de psychothérapie, une jeune femme prend la parole pour partager une transformation émotionnelle profonde : elle n’est plus en colère. Cette évolution significative, fruit de sa participation régulière aux groupes de parole, suscite un dialogue intrigant entre elle et un interlocuteur. Cette échange met en lumière les bienfaits de l’association de la philosophie à la psychologie dans le contexte de la psychothérapie.

Au fil de la conversation, la jeune femme évoque sa métamorphose émotionnelle, exprimant son étonnement quant à sa nouvelle sérénité et sa capacité à gérer des émotions. L’interlocuteur suggère que la philosophie a peut-être contribué à ce changement profond en permettant une réflexion sur la colère et la perception de la vie.

Dans les groupes intensifs, la boulimie et l’obsession de la nourriture peuvent partir relativement rapidement.

Voici le texte de son témoignage  :

« C’est une jeune femme qui avait fait des groupes de présentiel à Paris, et puis qui était parti à New York ; elle est toujours à New York, et là elle fait des groupes de paroles du soir de New York. Elle est violoniste, et elle était très fermée, centrée sur elle, agressive, sombre, angoissée à l’extrême, elle ne voyait personne, elle communiquait mal. Quand on la voit parler maintenant, quand elle explique ce qu’elle nous fait, et comment elle est maintenant, on peut se dire que c’est fabuleux ce que peuvent apporter des groupes réguliers de paroles. Ça l’adoucit, ça lui permet de s’épanouir, d’apprendre à vivre avec les autres. Regardez, c’est chouette.

– La JF : moi j’ai eu un moment hier, je peux vous le raconter ? J’étais à jouer à un mariage et je n’avais pas envie de jouer longtemps. J’étais avec un violoniste chinois, et lui je l’adore. Les gens le trouvent un peu bizarre, moi j’adore et on a passé un moment on est allés regarder les fleurs tous les deux, on était comme deux enfants. Et puis je regardais tout le monde vraiment. Il y a un moment il y a une femme elle est venue nous parler. Il n’y a personne quasiment qui la regardait. Elle nous disait : vous jouez quoi ? vous jouez du Mozart ? Moi j’ai commencé à lui parler, et à vraiment la regarder. C’était un bel échange. À un moment donné aussi je marchais, un homme m’a regardé, je l’ai regardé, et il y a eu plein de regardes comme ça, avec plein de gens. Ça m’a fait beaucoup de bien. Et même quand je joue, je joue différemment. Je suis beaucoup plus à l’écoute de ce qui m’entourent je suis beaucoup plus détendue dans ma façon de jouer. C’était une super super journée hier pour moi, et je voulais partager ça avec vous.

– Catherine : moi j’adore ce témoignage. Est-ce que je peux l’utiliser ?

– Emilie : oui oui

– Catherine : alors, pour que je l’utilise, il faudrait que tu me dises qu’est-ce que ça a de nouveau par rapport à avant ?

– Émilie : Avant dans un orchestre je me demandais toujours ce qu’il fallait que je fasse, est-ce qu’il faut que je souris ? et si quelqu’un me regardait, je me demandais toujours quelle réaction il fallait que j’ai. Alors que maintenant quand une personne me regarde, j’ai une autre façon de faire. Je regarde complètement la personne et je me laisse réagir, je laisse mes réactions venir naturellement. Ce qui a changé c’est le regard de l’autre, même ma façon de jouera changer, ce qui a changé c’est l’écoute des autres. Beaucoup moins de tensions dans le corps aussi quand je joue.

– Catherine : Au passage, toi t’es plus du tout boulimique depuis
– Emilie : non moi je ne suis plus boulimique. J’ai la boulimie qui est revenue après ce qui s’est passé mais même là ça n’a rien à voir avec avant la thérapie où c’était l’obsession de la nourriture. Là c’était l’obsession de la nourriture. Là je n’ai vraiment plus de boulimie, j’ai même la flemme de manger avant, ce qui était impossible avant.

– Nafik : moi je suis jaloux, j’aimerais bien avoir la flemme de manger ?

– Laurent : figues toi que j’ai l’assiette à côté de moi, et je l’ai repoussé, parce que j’ai la flemme de manger.

– Céline : C’est sympas comme sensations, hein ? »

Ce témoignage révèle également comment la philosophie a aidé la participante à développer une plus grande empathie envers les autres et à vivre des moments de connexion authentique avec les gens qui l’entourent. La conclusion soulignera l’importance de l’association entre la philosophie et la psychologie dans la psychothérapie, montrant comment cela peut conduire à une transformation positive de la vie des individus en les aidant à se dénarcissiser, à s’apaiser, et à apprécier davantage leur existence.

Ce témoignage poignant met en évidence l’importance de l’association de la philosophie à la psychologie dans le cadre de la psychothérapie. Dans un groupe de thérapie axé sur l’humain et le présent, la jeune femme a non seulement surmonté sa colère, mais elle a également trouvé une paix intérieure, un nouvel équilibre émotionnel. Cette transformation révèle la puissance de la réflexion philosophique pour aider les individus à comprendre leurs émotions, à prendre du recul par rapport à leurs réactions et à adopter une perspective plus constructive sur la vie.

L’expérience de la participante démontre que la philosophie peut être un outil précieux pour explorer les émotions, les pensées et les comportements, et ainsi favoriser une meilleure compréhension de soi-même. En prenant conscience de la nature éphémère de la colère et en adoptant une attitude plus bienveillante envers les autres, elle a trouvé un nouvel épanouissement, un bien-être.

De plus, l’échange sur l’importance de la gentillesse et de l’ouverture aux interactions sociales a souligné la valeur des relations humaines authentiques. La philosophie a joué un rôle crucial dans cette transformation en encourageant une réflexion sur la nature de ces interactions et en mettant en avant leur contribution au bonheur.

En fin de compte, cet exemple révèle comment une psychothérapie qui intègre la philosophie peut être plus holistique et bénéfique pour les individus. Plutôt que de se concentrer uniquement sur les symptômes ou le passé, cette approche s’oriente vers l’ici et maintenant, favorisant ainsi l’apaisement, l’acceptation de soi, et l’amour de la vie. C’est une preuve éloquente que la psychologie et la philosophie, lorsqu’elles s’entremêlent dans le contexte de la psychothérapie, peuvent ouvrir des portes vers un bien-être mental et émotionnel profondément enrichissant.

L’avantage des interrelations entres les participants dans un groupe de psychothérapie, pour peu qu’il soit humaniste et non braqué sur les symptômes ou le passé, mais sur l’ici et maintenant, c’est que les gens non seulement perdent leurs symptômes mais en plus s’apaisent, vivent mieux, se dénarcissisent, comment à aimer leur vie. Le groupe où la philosophie s’invite pour aider à prendre du recul change tout par rapport aux psychothérapies traditionnelles qui se centrent uniquement sur l’intériorité maladive de la personne.