La psychothérapie de groupe, pour moi c’est un atterrissage.

Beaucoup de gens pensent que la psychothérapie de groupe est plus confortable que le groupe de psychothérapie. Ce n’est pas toujours le cas. Pour la jeune femme de cette vidéo, le groupe au contraire l’apaise, Elle s’y sent bien, reconnue, acceptée. Et surtout elle sent qu’elle. avance enfin.

 

(transcription de la vidéo en bas de page)

A priori, le groupe a tendance à faire peur.

La crainte de s’y sentir mal à l’aise revient souvent. Ce qui en soi n’est pas forcément une mauvaise chose. Être dérouté permet de perdre ses repères habituels et de se reconstruire autrement. Il n’empêche que, parmi les participants d’un groupe, pour ceux qui craignent le regard des autres, ce n’est pas une démarche évidente que de s’inscrire dans un groupe de psychothérapie.

Les gens s’imaginent qu’une psychothérapie de groupe ne présente que des désavantages. L’idée qui vient en premier, c’est qu’on est lésé parce qu’on doit partager le psychothérapeute à plusieurs, alors qu’en psychothérapie individuelle, on a le psy pour soi tout seul.

Les avantages de la psychothérapie de groupe

Mais on ne voit pas d’emblée les avantages d’un groupe intensif. Le groupe propose une séance longue sur deux jours, le temps de vivre des émotions, de les laisser remonter à la surface, de se donner les moyens de les exprimer et ce faisant, de s’apercevoir à quel point on est souvent « à côté de la plaque ».

Les thérapies individuelles durent une demi-heure en général. À peine arrivé, on ne sait pas quoi dire, alors on rabâche en boucle les sempiternels soucis qui n’apportent rien et qui s’enlisent dans une plainte permanente qui ne fait pas avancer.

En thérapie, c’est bien d’être « dérouté »

On a intérêt à se lancer dans quelque chose qui déroute, qui va donner aux gens l’occasion de se sentir perdus, mais aussi, pas à pas, de trouver un chemin qui leur permet de se sentir exister parmi les autres de plus en plus, d’apprendre à décoder les pensées dysfonctionnelles qui souvent débouchent sur des éruptions émotionnelles démesurées.

D’autant qu’avec le temps, on s’y sent de mieux en mieux. Enfin, comme vous pouvez le voir dans cette vidéo avec cette jeune femme qui a préféré être floutée, le groupe a une atmosphère authentique et bienveillante à la fois. On finit par s’y sentir bien, compris des autres qui ont eux aussi les mêmes difficultés psychologiques en dehors du trouble du comportement alimentaire.

Se découvrir vraiment soi dans un groupe 

Quoi qu’il en soit, cela vaut la peine d’être tenté quand on se sent incomplet au point de ne pas pouvoir vivre sans une addiction. Il est indéniable que les groupes de psychothérapie jouent un rôle essentiel et efficace dans le traitement des addictions alimentaires. Bien que beaucoup puissent craindre l’exposition aux regards des autres et préfèrent la confidentialité d’une thérapie individuelle, les avantages des groupes intensifs deviennent évidents au fil du temps. Ces groupes offrent un espace propice à la prise de conscience, favorisée par l’effet miroir des échanges entre les participants.

Mieux vaut pour des gens qui ont à se construire une séance très longue à plusieurs qu’une séance courte tout seul(e). Dans un groupe, les séances plus longues permettent aux émotions de s’exprimer pleinement, offrant ainsi l’opportunité de mieux comprendre les pensées limitantes et les réactions démesurées qui caractérisent souvent les troubles alimentaires.

Contrairement aux thérapies individuelles, où on a tendance à s’écouter parler ou à se taire parce qu’on ne sait plus quoi dire pour ne pas se répéter, les groupes offrent un environnement qui déroute, mais qui, progressivement, guide les participants vers un chemin de compréhension de soi, d’amélioration de leurs relations avec les autres et, ce faisant, vers la libération des symptômes.

Apprendre à se sentir bien dans sa peau et bien parmi les autres.

Et puis, comme le dit la jeune femme dans ce témoignage, l’atmosphère authentique et bienveillante des groupes de psychothérapie crée un sentiment de compréhension mutuelle parmi les participants qui partagent des difficultés similaires sur le plan psychologique, au-delà des problèmes liés à l’alimentation. Les groupes de psychothérapie offrent un espace où les individus peuvent non seulement trouver un cadre approprié à leur problématique, mais aussi réaliser des prises de conscience profondes et bénéfiques pour sortir de leur personnage d’emprunt et devenir vraiment eux-mêmes, bien dans leur peau et bien parmi les autres.

Transcription de la vidéo

« – En fait, j’ai essayé d’appliquer la gentillesse avec une personne avec qui s’est très compliqué au travail. Depuis plusieurs années de travail ensemble, on ne s’entend pas, on a des difficultés parce qu’on est différents, et professionnellement on voit les choses complètement différentes. Aussi, quand on est ensemble ou quand on part en déplacement, c’est difficile, je me crispe, et je sens que c’est désagréable, pour lui et pour moi. Cette semaine, je me suis dit que j’allais laisser couler, essayer d’être gentille, coûte que coûte, et à chaque fois, j’ai eu le réflexe de décaler quand je n’étais pas d’accord, ou de poser plus de questions sur pourquoi il raisonnait comme ça. Je trouve que non seulement ça m’a fait du bien, je me sentais beaucoup mieux à la fin. On s’est quittés comme des amis, et c’était une énorme avancée. Dans le travail, je trouve qu’on a pris le meilleur de chacun ; en tout cas, ça a été beaucoup plus positif. Qu’être en rogne l’un contre l’autre, et de pas voir les bénéfices. C’est chouette à double titre, et ça me semblait quasiment impossible, parce que ça faisait super longtemps que c’était en friction, et que je ne voyais pas comment je pouvais faire autrement.

– Il y a beaucoup de gens qui peuvent t’entendre et penser que gentillesse c’est s’écraser …

– Justement non. Là je l’ai expérimenté ; effectivement j’entendais ce que tu disais, mais là, ce que j’ai vraiment senti c’est que je n’ai pas été fausse, je ne lui ai pas dit je l’adorais, que j’adorais la façon dont a géré ce dossier, que j’aurais fait pareil. C’était pas du tout ça. C’était juste comprendre que ça pouvait être différent, juste ne pas juger, que ça pouvait être différent, mais je posais quelques questions, comme « pourquoi tu vois les choses comme ça, », « comment toi tu les vois ? » et de répondre « OK je vois les choses un peu différemment », mais j’ai essayé de les laisser au même niveau. Je ne me suis vraiment pas sentie dans la gentillesse, un peu béate, ou je m’écrasais. Ce qui est nouveau pour moi aussi.

– Donc gentillesse ça veut dire pour toi non jugement, en fait ?

– Non jugement et douceur. Pour appliquer cette douceur-là, je sentais que je décalais un peu. On a beaucoup plus rigolé. Je sentais qu’il y’a des moments où il fallait que je décale pour justement ne pas rentrer trop dans le jugement ou dans le laisser couler.

– C’est la victoire de l’intelligence sur l’émotion tu vois.

– Je suis vraiment contente d’avoir senti ça, parce que je l’entends depuis plusieurs groupes, et là en plus avec la personne avec qui j’aurais pensé y arriver, donc c’est vraiment chouette. »