Boulimie vomitive ou hyperphagique : comment la guérir ?
En 1997, j’ai voulu faire un documentaire avec des personnes qui n’étaient plus boulimiques grâce à une approche psy en groupe centrée sur les problèmes d’identité et relationnels. Dans la 1ére partie, grosse émotion en évoquant leur passé de boulimique. Dans la 2è partie, sourires joyeux d’en être sorties.
Les témoignages sont tous différents et si semblables en même temps. La veille du tournage, ne sachant pas comment nous allions commencer, j’avais demandé à toutes les personnes qui souhaitaient venir faire ce tournage avec moi de faire une lettre pour décrire leur vie d’avant, lorsqu’elles étaient encore obsédées par la nourriture.
Chacune a lu sa lettre, les larmes aux yeux, tant émotion était grande. Ces lettres sont toutes magnifiques.
J’ai juste choisi ici de retranscrire l’une d’elle, celle de Marie.
Il me semble que dans cette lettre Marie décrit le vécu intérieur de ce que ressentent la majorité des femmes qui ont une addiction alimentaire.
« Boulimie quand tu nous tiens. Certains diront « c’est beau d’avoir 20 ans ». Pour ma part, à 20 ans, plus rien n’a compté que manger. Quand j’ai commencé à devenir boulimique, je ne me suis pas demandée pourquoi ni comment cela avait pu m’arriver ? D’ailleurs ce que je vivais n’avait pas de nom. C’était un réflexe de survie pour continuer à vivre cette vie ou tout prenait en même temps un sens et son contraire. Être aimé et ne pas se sentir aimé. Vouloir dire non et s’entendre dire oui à la place. Ne pas avoir envie mais le faire quand même. Marcher et se sentir paralysé. Respirer et s’asphyxier en même temps. Apprendre et oublier dans le même instant… Je me sentais si mal, si bonne à rien, si inutile, face à ces contradictions perpétuelles, comme si j’étais en permanence à côté de la vie, sans pouvoir jamais y prendre ma place. Que faire face à ce vide d’existence ? Se remplir vite et bien, je dirai, engloutir des monceaux de nourriture, tout ce qui me tombait sous la main, qui me donner instantanément la sensation d’être simplement vivante par le simple fait de la saveur des aliments qu’on avale encore et encore sans fin et sans faim. Surtout ne plus s’arrêter pour rester en vie un petit moment de plus. Boulimie tu me tiens, ne me quittes plus. Sans toi c’est la mort, avec toi c’est l’enfer. De la mort, de l’enfer, mon choix est fait. Je veux vivre en enfer. »
Guérir la boulimie vomitive ou hyperphagique par la psychothérapie humaniste
La guérison de la boulimie vomitive ou hyperphagique est possible grâce à une psychothérapie de groupe de type humaniste. On oublie le passé, on ne parle pas du problème d’addiction mais on regarde ce qui dysfonctionne chez soi au point d’avoir besoin d’une addiction pour vivre. Notons que pour les toxicomanes, c’est aussi une psychothérapie en groupe humaniste qui est la plus indiquée.
La psychothérapie de groupe se démarque comme une méthode particulièrement efficace dans le traitement des addictions psychologiques, offrant un espace sécurisé pour l’expression et la guérison. Dans cet article, nous explorerons les avantages et les résultats probants de la psychothérapie de groupe pour les personnes souffrant de boulimie vomitive ou hyperphagique d’origine psychologique.
Le récit puissant de Marie met en lumière l’efficacité transformative de la psychothérapie de groupe pour les personnes aux prises avec des addictions psychologiques. Cette approche offre un refuge où les individus peuvent partager leurs expériences et émotions, se sentir compris et soutenus, et ainsi entreprendre un voyage vers la guérison. Les sourires joyeux de ceux qui ont surmonté leur boulimie grâce à cette méthode sont le témoignage vivant de la possibilité de transformation. La psychothérapie de groupe se révèle ainsi comme un pilier essentiel dans la lutte contre les addictions psychologiques, apportant un espoir bienvenu à ceux qui cherchent à reconstruire leur identité et leurs relations, et à retrouver une vie épanouie.