Une psychothérapie individuelle réussie grâce à la mentalisation

Aujourd’hui il existe une approche de psychothérapie qui s’appelle la mentalisation. Elle s’inspire à la fois de la psychanalyse et de l’approche cognitive. Il est possible que la psychothérapie individuelle avec cette approche-là puisse donner de bons résultats (en dehors d’une approche en groupe ciblée sur les problèmes d’identité et relationnels.)
Mais en général la psychothérapie individuelle traditionnelle ne permet pas de s’exercicer à être quelqu’un quand on a l’impression de n’être personne.

« Puis l’année dernière comme j’allais vraiment très mal j’ai recommencé à aller voir un psychiatre. Alors là j’en ai vu 2 parce que celle que je voyais, elle voyait bien qu’elle n’arrivait pas à m’aider et m’a dit : « je vais vous envoyer à quelqu’un qui connaît mieux ces problèmes-là.

Mais à chaque fois, ce que je retrouve c’est un côté empathique mais empathique pas constructif. Ce n’est pas… enfin… le travers que je retrouve à chaque fois c’est une écoute bienveillante. Donc c’est bien mais on a tendance plutôt à s’apitoyer sur son sort, finalement, et le problème c’est qu’en face on ne te dit jamais ce qui ce qui fait que tu te sens mal, ce qui fait dans ta manière de penser fait que tu te sens mal.

Ça reste toujours à cause de l’environnement, de ton histoire etcetera. Sauf que, moi quand je vais voir quelqu’un, j’aimerais savoir comment je peux m’en sortir dans le présent, dans ma vie quoi. Peu importe ce que j’ai vécu avant si je me suis fait violer 3 fois… C’est plus le problème quoi !

Ça les psychiatres ils ne savent pas. Ils ont une réponse la plupart du temps médicamenteuse et puis j’ai appris j’écoute ils disent des choses qui sont les évidences comme : « Vous manquez de centres d’intérêts », « vous n’êtes pas encore stable dans votre vie » « c’est pour ça que vous n’allez pas bien. »

Sauf que c’est parce que tu ne vas pas bien que tu n’arrives pas à être stable dans sa vie. Je trouve que ce n’est pas constructif en fait. »

La psychothérapie est un domaine en constante évolution, où différentes approches et techniques sont utilisées pour aider les individus à surmonter leurs défis émotionnels et mentaux. L’un des débats les plus fascinants dans ce domaine concerne l’approche des psychothérapeutes vis-à-vis de leurs patients. Traditionnellement, l’écoute bienveillante, caractérisée par une neutralité empathique, a été privilégiée. Cependant, il existe une école de pensée croissante qui met en avant l’importance d’un contact authentique et engagé entre le psychothérapeute et le patient. C’est celle que l’on choisit préférentiellement pour les toxicomanes. C’est aussi celle que je choisi pour les personnes qui ont une addiction alimentaire d’origine psychologique.

Dans cette analyse approfondie, nous explorerons ces deux approches, en mettant en lumière les différences cruciales et en examinant les techniques de pionniers tels que Sandor Ferenczi et Ronald Laing.

Écoute bienveillante : traditionnelle et nécessaire

L’écoute bienveillante a été la pierre angulaire de la psychothérapie pendant des décennies. Elle implique une attitude empathique et neutre de la part du thérapeute, qui écoute attentivement le patient sans jugement ni interprétation. Cette approche vise à créer un espace sécurisé où le patient peut explorer ses émotions et ses pensées en toute confiance. Les psychothérapeutes qui pratiquent cette forme d’écoute croient que la neutralité du thérapeute permet au patient de projeter et de réfléchir sur ses propres expériences, favorisant ainsi la guérison.

Cependant, certains critiques estiment que cette neutralité excessive peut parfois sembler froide et distante pour le patient, ce qui peut entraver le développement d’un lien authentique. C’est là qu’intervient l’approche de l’écoute bienveillante de manière plus authentique.

Contact authentique : Ferenczi et la technique de l’analyse mutuelle

Sandor Ferenczi, l’un des premiers psychanalystes hongrois, a été un précurseur dans le domaine de la psychothérapie centrée sur un contact authentique. Il a développé la technique de l’analyse mutuelle, dans laquelle le psychothérapeute partage ses propres réflexions, sentiments et réactions avec le patient. Cette approche vise à créer un rapport plus profond et plus authentique en brisant la barrière traditionnelle de neutralité.

La technique de l’analyse mutuelle de Ferenczi permet au patient de voir le psychothérapeute comme un être humain avec ses propres vulnérabilités et ses luttes. Cela peut aider à réduire la distance entre le patient et le thérapeute, favorisant ainsi un sentiment de connexion et de compréhension mutuelle. Cependant, il convient de noter que cette approche peut également être controversée, car elle implique un niveau de partage qui peut ne pas convenir à tous les patients.

Le travail d’égal à égal de Ronald Laing

Ronald Laing, un psychiatre britannique renommé, a également promu un contact authentique en psychothérapie, mais d’une manière différente. Il croyait en l’idée que les psychothérapeutes devaient travailler avec les patients comme des égaux, partageant des expériences et des émotions de manière équilibrée. Il a remis en question la notion traditionnelle de « normalité » en psychiatrie et a plaidé en faveur de la reconnaissance des expériences subjectives des patients.

L’approche de Laing a été particulièrement influente dans le mouvement antipsychiatrique des années 1960 et 1970. Il a encouragé la remise en question des structures de pouvoir traditionnelles dans la relation thérapeutique et a prôné l’autonomie du patient. Cependant, sa méthode a également été critiquée pour son manque de structure et de professionnalisme.

Gérer l’addiction alimentaire : Une approche psychothérapeutique transparente et humaniste

L’addiction alimentaire est une lutte intérieure complexe qui peut avoir un impact dévastateur sur la santé mentale et physique d’une personne. Cependant, il existe une lueur d’espoir à travers une approche psychothérapeutique interactive, transparente et humaniste. Dans cette conclusion, nous réaffirmons l’importance de cette approche dans la gestion de l’addiction alimentaire et mettons en lumière les avantages de cette relation thérapeutique pour le bien-être global des individus.

La transparence est un pilier fondamental de la psychothérapie interactive. Elle favorise un climat de confiance entre le patient et le psychothérapeute, permettant ainsi une exploration honnête des causes sous-jacentes de l’addiction alimentaire. Le patient se sent écouté, compris et soutenu, ce qui est essentiel pour briser le cycle de l’addiction. La transparence facilite également la communication ouverte, permettant au patient de partager ses pensées, ses émotions et ses défis sans crainte de jugement.

L’approche humaniste de la psychothérapie met l’accent sur la compréhension de la personne dans sa globalité. Elle reconnaît que l’addiction alimentaire est souvent le symptôme d’un mal-être plus profond. Les psychothérapeutes humanistes travaillent avec leurs patients pour découvrir les racines de l’addiction, en mettant en lumière les expériences passées, les émotions refoulées et les schémas de pensée négatifs. Cette exploration permet au patient de développer une meilleure compréhension de lui-même et de trouver des moyens plus sains de faire face au stress et aux émotions difficiles.

Une psychothérapie interactive, transparente et humaniste est un outil puissant dans la gestion de l’addiction alimentaire. Elle offre aux individus un espace sûr pour explorer les causes de leur addiction, tout en les soutenant dans leur cheminement vers un équilibre alimentaire sain. En travaillant main dans la main avec un psychothérapeute, les personnes atteintes d’addiction alimentaire peuvent progresser vers une vie plus épanouissante et équilibrée. N’oublions jamais que l’espoir et la guérison sont à portée de main grâce à cette approche bienveillante et transparente. Priorisons notre santé mentale et notre bien-être, car nous le méritons tous.

Le psychiatre psychanalyste, lors d’un séminaire où il était question des séances de mentalisation, a répondu de manière inattendue à une question qui lui était posée. Quand on lui demanda comment se déroulaient ses séances dans son cabinet, sa réponse intrigua l’auditoire : « Ça ne se passe pas dans mon cabinet, je fais mes séances en marchant, et si j’étais jeune, je les ferais en courant. »

Cette réponse a suscité la curiosité de tous les participants, car elle semblait déroger à la traditionnelle image du psychiatre recevant ses patients dans un espace clos et silencieux. Le psychiatre expliqua ensuite sa démarche. Selon lui, la marche était un moyen puissant de favoriser la réflexion, la conversation et la connexion entre le thérapeute et le patient.

En marchant, le psychiatre et le patient se trouvent dans un environnement différent de celui du cabinet, ce qui peut aider à briser les barrières et à favoriser un dialogue plus ouvert et authentique. La marche crée un rythme naturel qui facilite la conversation, tout en permettant au patient de se sentir plus détendu et moins scruté. Cette approche décontractée peut aider les patients à aborder des sujets difficiles plus facilement.

De plus, la marche en elle-même peut être une métaphore puissante de la vie. Les hauts et les bas du terrain, les chemins tortueux et les virages inattendus reflètent souvent les défis et les expériences que les patients rencontrent dans leur vie quotidienne. Le psychiatre psychanalyste utilise ces éléments du paysage pour faciliter la réflexion et la prise de conscience chez ses patients.

L’idée d’exécuter ces séances en courant, bien que légèrement humoristique, met en avant l’énergie et la dynamique qui peuvent exister dans la relation thérapeutique. Si l’on était jeune, cela signifierait probablement une énergie encore plus vive et une flexibilité accrue pour suivre le rythme des émotions et des pensées du patient.

En fin de compte, la réponse du psychiatre psychanalyste révèle une perspective alternative sur la psychothérapie. Elle suggère que la thérapie n’est pas confinée à un cadre rigide, mais peut s’adapter au style et aux préférences du patient, tout en exploitant les éléments du monde extérieur pour enrichir la réflexion et la compréhension. Cette approche unique montre que la psychothérapie peut être aussi variée et dynamique que les individus qu’elle aide, et que l’essentiel réside dans la créativité, la compassion et la volonté d’adapter la thérapie pour répondre aux besoins spécifiques de chaque patient.

En conclusion, l’écoute bienveillante des psychothérapeutes est un élément essentiel de la psychothérapie, mais il existe différentes approches pour la mettre en œuvre. L’approche traditionnelle, caractérisée par une neutralité empathique, a prouvé son efficacité dans de nombreux cas, offrant un espace sûr pour les patients pour explorer leurs problèmes. Cependant, elle peut parfois manquer de chaleur et de connexion authentique.

D’un autre côté, l’approche du contact authentique, promue par des pionniers tels que Sandor Ferenczi et Ronald Laing, vise à créer un lien plus profond entre le psychothérapeute et le patient en partageant des émotions et des réflexions de manière plus ouverte. Cela peut favoriser un sentiment de compréhension mutuelle, mais peut également être plus controversé en raison de son niveau de partage.

Il est important de noter que chaque patient est unique, et ce qui fonctionne pour l’un peut ne pas fonctionner pour l’autre. Certains patients préféreront la neutralité empathique, tandis que d’autres trouveront un contact authentique plus bénéfique. Par conséquent, il n’y a pas de réponse universelle à la question de savoir quelle approche est la meilleure.

En fin de compte, l’essentiel est que les psychothérapeutes adaptent leur approche en fonction des besoins individuels de leurs patients. L’écoute bienveillante, qu’elle soit traditionnelle ou authentique, doit toujours être empreinte de respect, de compassion et d’empathie envers les personnes qui cherchent de l’aide. Chacune de ces approches a sa place dans le domaine de la psychothérapie.