Elle ne parvenait pas à s’imposer

La jeune femme de cette vidéo était boulimique et c’est ce qui la perturbait le plus, mais en thérapie de groupe elle a pris conscience que le fait de ne pas parvenir à s’imposer était pour elle un problème quasi aussi important. On voit dans cette vidéo que maintenant elle sait s’imposer.

(La transcription de la vidéo est en fin de page)

L’addiction alimentaire accompagne souvent un trouble relationnel 

Ce n’est pas dit dans la vidéo mais son obsession de la nourriture a disparu aussi. Parmi les personnes qui ont une addiction alimentaire sévère, il faut savoir que l’addiction qu’il s’agisse de boulimie ou d’hyperphagie boulimique n’est qu’un symptôme parmi d’autres. Elles ont aussi des problèmes d’identité, des troubles de l’humeur, un sentiment de ne pas vivre leur vie, de ne pas être vraiment elles-mêmes et se sentent obligées de jouer un rôle pour plaire ou, au minimum, pour se sentir acceptées des autres. 

Certaines personnes au contraire s’imposent avec violence

Si cette jeune femme ne parvenait pas à s’imposer, nous avons vu que parmi les personnes boulimiques d’autres au contraire s’imposent avec violence. C’est tout l’un ou tout l’autre. Toujours dans les extrêmes, rarement dans les nuances. Quand on rencontre une personne boulimique qui semble dans les nuances au premier abord, il n’est pas rare de la voir tout à coup très soudainement rompre une relation intime parce qu’elle si elle semblait s’imposait parfois avec douceur, elle ne le faisait pas suffisamment quand cela lui était nécessaire.

Les troubles de la personnalité font souffrir aussi beaucoup dans la vie relationnelle

Les troubles de la personnalité qui se calment avec une addiction ont généralement des troubles relationnels important quand l’affectif est en jeu et cet aspect de leur comportement les font souffrir tout autant que l’addiction alimentaire. Heureusement que la psychothérapie de groupe basée sur l’apprentissage d’un soi authentique et non violent finit par avoir raison de l’un et l’autre problème: l’addiction et les troubles relationnels.

Boulimie et troubles relationnels 

Les troubles relationnels sont des problèmes de communication et d’interaction qui peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie d’une personne. Les personnes qui éprouvent des difficultés à s’affirmer ou qui utilisent la violence pour s’exprimer sont souvent aux prises avec des problèmes sous-jacents qui nécessitent une compréhension approfondie et une prise en charge adéquate.

  1. Difficulté à s’affirmer :

Lorsque quelqu’un a du mal à s’affirmer, cela peut découler de diverses causes. Les personnes qui ne savent pas s’affirmer peuvent présenter les caractéristiques suivantes :

  • Peur du rejet : Une des raisons courantes pour lesquelles certaines personnes ne s’affirment pas est la peur d’être rejetées. Elles craignent que leurs opinions, leurs besoins ou leurs désirs ne soient pas acceptés par les autres, ce qui les amène à garder le silence ou à acquiescer même lorsque cela ne correspond pas à leurs véritables sentiments.
  • Manque de confiance en soi : Le manque de confiance en soi peut empêcher quelqu’un de s’affirmer efficacement. Ces individus peuvent douter de la valeur de leurs opinions et de leurs sentiments, ce qui les pousse à ne pas les exprimer.
  • Évitement des conflits : Certaines personnes préfèrent éviter les conflits à tout prix. Elles craignent que s’affirmer puisse entraîner des désaccords ou des disputes, ce qui les conduit à rester silencieuses même dans des situations où elles devraient exprimer leurs besoins ou leurs limites.
  1. Affirmation avec violence par peur de déplaire :

D’un autre côté, certaines personnes réagissent de manière opposée en s’affirmant avec violence par peur de déplaire. Ce comportement peut être motivé par différentes raisons :

  • Peur de la vulnérabilité : Ces individus ont souvent peur de montrer leur vulnérabilité. Ils utilisent la violence verbale ou physique comme un moyen de se protéger et de masquer leurs insécurités émotionnelles.
  • Besoin de contrôle : L’affirmation avec violence peut être une tentative de prendre le contrôle de la situation ou des personnes autour d’eux. Ils utilisent l’intimidation pour obtenir ce qu’ils veulent.
  • Manque de compétences de communication : Parfois, ces personnes n’ont pas appris des compétences de communication saines et efficaces. La violence devient alors leur moyen par défaut de communiquer leurs besoins ou leurs frustrations.
  1. Sensation d’être transparent aux yeux des autres :

Certaines personnes ont le sentiment d’être transparentes aux yeux des autres, ce qui peut contribuer à des troubles relationnels. Ils ont l’impression que personne ne les remarque, ne les écoute ou ne se soucie d’eux. Cela peut entraîner plusieurs problèmes :

  • Isolement social : Ces individus peuvent s’isoler socialement parce qu’ils pensent que personne ne se soucie d’eux. Ils peuvent éviter les interactions sociales et se retirer de leur entourage.
  • Dépression et anxiété : La sensation d’être transparent aux yeux des autres peut conduire à des problèmes de santé mentale tels que la dépression et l’anxiété. Le manque de connexion sociale peut avoir un impact profond sur le bien-être émotionnel.
  • Estime de soi réduite : Le sentiment d’invisibilité peut entraîner une estime de soi réduite, car ces personnes commencent à douter de leur propre valeur et de leur importance dans la vie des autres.

En fin de compte,  les troubles relationnels observés chez les personnes qui ont du mal à s’affirmer sont souvent le résultat de peurs, d’insécurités et de défis personnels. Il est important de reconnaître ces problèmes. Une thérapie individuelle et plus particulièrement de groupe, ainsi que l’apprentissage de techniques d’affirmation de soi, contribuent à améliorer leurs relations et leur qualité de vie.

TRANSCRIPTION

« Je ne lui fais pas ressentir que j’ai des demandes, parce que je n’en ai pas, et si j’en ai, elle va être en retard ou dans la tension mais j’en joue un peu, je rigole de moi-même.

– Tous les jours je suis épatée comme ça se passe bien avec mon chéri. Et je n’ai pas changé. J’ai fait beaucoup d’efforts au début et maintenant c’est très naturel. Au début ce qui manquait, je pense, c’est le fait que je n’arrivais pas à m’imposer. Et maintenant je me sens de plus en plus libre. Donc effectivement je suis bien dans ma vie, même si parfois je passe mes journées au lit. Et je le vis pleinement, c’est mon rythme, et je suis bien comme ça.

– Magnifique et avant les groupes c’était comment ?

– Avant les groupes, c’était chaotique. Je faisais exprès d’avoir des hommes qui avait plein de femmes, parce que c’était tellement le bordel dans ma vie, de tous les côtés. J’étais vraiment perdue. Je disais l’autre jour que j’étais comme une coquille vide avec des petites pattes, qui va là où la vie l’amène, mais sans aucune prise de décision. Vraiment perdue. Depuis les groupes, petit à petit, même si c’était encore très flou, même pendant les groupes, j’étais stoïque, j’ai essayé de comprendre. Mais je ne comprenais pas la moitié, et finalement, ça a fait son travail. Là je me sens très ancrée, même mes angoisses, si elles sont présentes, je les accueille. Je prends un petit médoc si j’en ai besoin, je gère beaucoup mieux ma vie et c’est magnifique. Je me rends compte à quel point je suis rigide, mais beaucoup moins qu’avant. »