Ma boulimie c’était pour exprimer ma rage

Dans cet article, nous explorons comment une jeune femme a surmonté ses troubles alimentaires, en utilisant la clé de la transformation personnelle pour gérer sa rage intérieure.

Découvrez son parcours vers la guérison et la sagesse, ainsi que l’importance de trouver des espaces thérapeutiques compatibles pour exprimer les émotions sans jugement.

Dans le cercle intime d’un groupe de psychothérapie, une jeune femme partage son combat, sa lutte contre une rage intérieure qui a longtemps trouvé son exutoire dans les troubles alimentaires. Son témoignage, brut et sincère, révèle une quête d’apaisement et de compréhension de soi qui a traversé diverses formes de thérapies, sans jamais parvenir à éteindre les « disques rayés » de sa souffrance intérieure.

La rage, cette émotion puissante et dévastatrice, avait trouvé un terrain de jeu dans son esprit et son corps, la poussant à compenser, à fuir dans une addiction alimentaire qui, d’une certaine manière, lui procurait un soulagement temporaire.

« Je sais pas ce que je fous là ! toutes ces pétasses-là autour… », avait-elle lancé lors de sa deuxième session de groupe, dévoilant une colère qui, bien que dirigée vers l’extérieur, était en réalité un miroir de sa propre auto-destruction.

Quatre ans de psychanalyse, des sessions multiples avec un psychothérapeute, et pourtant, les disques rayés jouaient toujours, répétant inlassablement les mêmes schémas, les mêmes comportements autodestructeurs. Les thérapies individuelles, bien que bénéfiques pour certains, n’avaient pas réussi à percer la carapace de cette rage, à atteindre le noyau de sa souffrance pour lui permettre de se libérer.

Mais pourquoi cette rage ? Pourquoi ces troubles alimentaires ? Les émotions négatives, lorsqu’elles sont si intenses et si profondément enracinées, peuvent créer un besoin irrésistible de fuir, de se perdre dans une addiction pour éviter de les affronter. Les troubles alimentaires, dans ce contexte, ne sont pas simplement un problème lié à la nourriture ou au corps, mais un mécanisme de défense, une manière de gérer des émotions qui semblent insurmontables.
La jeune femme, dans son parcours, a découvert que la clé ne résidait pas dans la fuite, mais dans l’affrontement de cette rage, dans l’exploration de sa source et dans la transformation de cette énergie destructrice en une force constructive.

« Maintenant cette rage moi je m’en fous en fait. Enfin elle est à mon profit maintenant, pour me construire », confie-t-elle, révélant une prise de conscience cruciale dans son chemin vers la guérison.

Le groupe de psychothérapie est devenu un espace où elle pouvait exprimer cette rage sans jugement, où elle pouvait être elle-même dans toute sa complexité et sa vulnérabilité. C’était un lieu où la boue pouvait être raclée, où les émotions pouvaient être libérées et transformées. Et, dans ce processus, elle a trouvé non seulement une sortie pour sa rage, mais aussi une voie vers la sagesse et la construction de soi.

Les émotions négatives, particulièrement lorsqu’elles sont intenses et persistantes, peuvent souvent mener à la recherche d’une échappatoire, d’une manière de les fuir ou de les atténuer. Pour certaines personnes, comme la jeune femme dans ce témoignage, les troubles alimentaires deviennent cette échappatoire, ce mécanisme de gestion de la douleur émotionnelle.

Cependant, son histoire nous montre également que la transformation est possible, que la rage peut être apprivoisée et utilisée comme un outil pour la construction de soi, plutôt que pour l’autodestruction. Cela souligne l’importance de trouver des espaces thérapeutiques qui résonnent avec nous, où nous pouvons explorer et exprimer nos émotions sans peur et sans jugement, et ainsi, avancer vers un chemin de guérison et de sagesse.

TRANSCRIPTION DE LA VIDÉO :

Moi —Tu te rappelles de comment tu étais au premier groupe ? ou, au 2e ? 

Elle — Oui, j’avais dit :  « Je sais pas ce que je fous là ! toutes ces pétasses-là autour… J’avais insulté deux ou trois c’est c’était méchant, mauvais quoi, mais j’avais besoin de sortir cette rage en moi. Maintenant cette rage moi je m’en fous en fait. Enfin elle est à mon profit maintenant, pour me construire. J’ai plus de rage destructrice aujoud’hui, j’ai comme un tronc solide quoi ! Enfin j’ai encore beaucoup de travail à faire mais j’avance vers plus de sagesse. Cette éthique, ce staré (ou enfin l’être, le staré en latin c’est on se tient, c’est une colonne vertébrale.
Donc je voulais dire ça pour les nouvelles qui, enfin il en reste qu’une maintenant, deux… a
Avec le recul. Je dis « avec le recul » parce que, avec la distance, je sens bien que les situations maintenant très inconfortables que je vis, ça va s’arranger, c’est pas grave, j’ai confiance.

Moi — Et juste par curiosité, Tu avais fait des thérapies avant ?
Elle — Ouais quatre ans de psychanalyse. Divan. Trois fois par semaine. Après un psychothérapeute et jamais ça n’a enlevé mes disques rayés.

Avant j’étais très sceptique mais en même temps personne n’avait fait ça moi ça m’a fait travailler tout ça moi c’est là en fait moi je voyais vraiment je venais ici. Ça allait être dur. Ça allait racler la boue quoi. Et c’était très bien que je t’aime pas, parce que sinon j’aurais pas osé sortir de cette rage.

Moi ¬— Mais pourquoi tu m’aimais pas ?

Elle — Ben j’avais peur de toi. Et puis et puis ce que tu racontais, ça m’intéressait pas. Alors claque j’en avais assez, « elle m’intéressait pas » et « clac elle non plus ». Enfin j’avais des cases quoi. Et puis maintenant en fait j’ai plus de cases, j’ai plus de calme. J’ai plus de disques rayés non plus.