Les causes de la boulimie
Selon Lady Di, qui était elle-même boulimique anorexique, (elle se faisait vomir, se scarifiait, avait fait plusieurs tentatives de suicide), la raison de l’addiction boulimique était liée à l’éducation, aux exigences sociales qui imposent aux enfants de tendre vers la perfection.
Mais aujourd’hui, en 2018, on ne met plus tout sur le dos du facteur environnemental. Les neurophysiologistes reconnaissent une vulnérabilité génétique qui influe sur l’humeur, provoque une incapacité à gérer les frustrations, une hypersensibilité, une dépendance affective dont découle une impossibilité pour le bébé à se construire sa propre identité et ultérieurement à équilibrer ses relations affectives.
L'apport de la neurophysiologie
Selon les neurophysiologistes, une insuffisance de l'action de certaines substances dans le cerveau (la sérotonine par exemple) pourrait gêner ultérieurement la bonne évolution de certaines fonctions supérieures telles que la gestion de l'impulsivité, la tolérance à la frustration, le contrôle des niveaux d'anxiété ou encore l'aptitude à la concentration. Il n'en faut pas davantage pour bloquer le développement de la vie affective du bébé ainsi que ses capacités d'apprentissage. Une étude récente vient de prouver que certains antidépresseurs, en toute petite dose, un quart, parfois, un demi... pouvaient agir sur nos neuromédiateurs au point de supprimer l'irritabilité constante de certains, les "disques rayés" ainsi que diminuer la peur et la tristesse.
Le point de vue de la psychanalyse
La psychanalyse elle aussi tient compte du facteur neuro-physiologique et des troubles précoces du développement affectif. On sait aujourd'hui que chez une personne qui a un trouble précoce du développement, la psychanalyse traditionnelle n'est pas possible et que pour ce type de personnalité elle doit se réinventer.
Les causes chez un enfant qui développera une addiction à l'adolescence ou à l'âge adulte sont donc à la fois neurophysiologiques et psychologiques.
Lady Di :
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Contre toute attente (les médias ont souvent attribué la boulimie de Lady Di à ses déboires amoureux avec le prince Charles) ceux qui comprennent l'anglais, peuvent remarquer ici que la princesse d'Angleterre attribuait la cause de la boulimie à l'éducation qui pousse l'enfant à vouloir être parfait au point qu'il ne peut pas se donner les moyens d'être lui-même.
Eclairage du Professeur Philippe Jeammet |
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Il n'est jamais trop tard pour se construire
En résumé si le suivi mensuel d'un psychiatre peut parfois s'avérer nécessaire pour réguler les neuromédiateurs, une psychothérapie reconstructrice (de préférence en groupe intensif c'est-à-dire avec des séances longues), s’avère indispensable pour découvrir à l'âge adulte ce qui n’a pas pu être appris enfant.